Après onze journées d'affrontements meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza, le cessez-le-feu entré en vigueur, sans pré-conditions, dans la nuit de jeudi à vendredi, après les intenses tractations diplomatiques menées par l'Egypte, le Qatar et l'ONU et au prix de 250 morts et quelques 58.000 déplacés, a été favorablement accueilli par la communauté internationale. Si, à Gaza, Khalil Al-Hayya, le numéro deux du bureau politique du Hamas a promis, ce vendredi, aux manifestants en liesse, de «reconstruire» les maisons détruites par les frappes israéliennes, à l'étranger, en se félicitant de cet accord, Joe Biden a déclaré, depuis la Maison Blanche, qu'il reste « convaincu que les Palestiniens et les Israéliens méritent, les uns comme les autres, de vivre en sécurité et de jouir d'un même niveau de liberté, de prospérité et de démocratie » alors que, depuis Londres, après avoir déclaré que le Royaume-Uni soutient « les efforts pour parvenir à la paix », le chef de la diplomatie britannique, Dominic Raab, a invité toutes les parties à le rendre durable et à « mettre fin à l'inacceptable cycle de violence et de pertes de vies humaines ». Ainsi, après avoir été largement soutenue par la communauté internationale, l'idée d'un cessez-le-feu dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas, a pu voir le jour à la suite de la rencontre, qui a eu lieu, mardi dernier, en visio-conférence, entre le président français Emmanuel Macron, son homologue égyptien Abdel Fattah Al-Sissi et le roi Abdallah II de Jordanie, au terme de laquelle il avait été convenu que «les tirs doivent cesser », que «le moment d'un cessez-le-feu est venu» et, enfin, que «le Conseil de Sécurité de l'ONU doit se saisir du sujet». Il n'en fallait pas plus pour pousser le président américain à appeler à la désescalade en durcissant le ton avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, tout en promettant, jeudi soir, de reconstituer l'arsenal du système de défense israélien «Dôme de fer» et de travailler, en étroite collaboration avec l'Autorité palestinienne, pour fournir une aide humanitaire à Gaza. Il y a lieu de rappeler que, préalablement à l'entrée en vigueur de cette trêve, l'émissaire de l'ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, s'était rendu au Qatar pour rencontrer le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, alors que les égyptiens, garants de cet « accord de paix » dès lors qu'ils entretiennent des relations « amicales » avec les deux protagonistes du conflit, avaient eu des entretiens avec des responsables sécuritaires israéliens à la suite desquels des sources diplomatiques égyptiennes ont annoncé, du Caire, que « deux délégations égyptiennes seront envoyées à Tel Aviv et dans les territoires palestiniens pour surveiller la mise en œuvre du cessez-le-feu et le processus pour maintenir des conditions stables de manière permanente». Considérant, enfin, que bien que l'ONU, l'Egypte et le Qatar, émirat du Golfe proche de la mouvance des Frères musulmans dont est issu le Hamas – mouvement considéré comme «terroriste» par l'Etat hébreu, l'Union Européenne et les Etats-Unis – aient ont joué un rôle décisif en faveur de l'arrêt des hostilités, il n'y a, à l'heure qu'il est, aucune garantie quant à la durée de cette trêve, attendons pour voir... Nabil El Bousaadi