Le nombre de plaintes reçues par le Centre d'Assistance juridique anti-corruption (CAJAC) est de 536, depuis le début de ses activités en Janvier 2009 jusqu'au 31 Mai 2010. Sur ce total, 19 % proviennent de la région de Rabat-Salé-Zemmour-Zaïre, et 18% de la région du Grand Casablanca. Selon l'analyse établie par le CAJAC, pendant les seize mois de son activité, la plupart des plaintes concerne les services publics courants c'est à dire «ceux qui mettent au quotidien le citoyen en contact avec les pouvoirs publics» tels le domaine de la justice pour 18 % des plaintes reçues, les services relevant du Ministère de l'intérieur comme la Police 13%, la Gendarmerie royale 6 % et les plaintes contre les autorités locales et provinciales qui constituent 16 % de l'effectif total. Le CAJAC reçoit plus de 78 % des plaintes de la part des citoyens masculins, contre seulement 18 % provenant de citoyennes lésées. La répartition selon leur nature, indique que les différentes plaintes traitent des cas de sollicitation de corruption pour accéder à un service particulier qui est du droit du citoyen, le non-respect par les autorités et les administrations des procédures en vigueur et les dysfonctionnements au niveau du système judiciaire. Le manque de transparence dans la gestion d'une administration ou dans le secteur privé fait aussi sujet de certaines plaintes. M. Ali Lahlou a insisté dans son intervention sur la nature de la fonction consultative de la mission juridique du centre, par le biais d'une équipe juridique qui a formulé son avis sur plus de 299 des dossiers présentés. Outre les correspondances qui leur sont soumises, les administrations publiques sont aussi ciblées par les campagnes de communication du CAJAC. Celui-ci a pris contact avec différents départements ministériels et institutions publiques pour instaurer une collaboration. Malheureusement, le centre se trouve en face d'un manque de réaction de la part des autorités saisies car des dix correspondances aux autorités, disposant d'arguments accréditant l'existence de corruption, seulement le ministère de la Santé et le ministère de la Justice ont répondu. Ce «mutisme fréquent» met en risque la crédibilité du centre, et renforce le sentiment d'impuissance des plaignants et plaignantes, selon le directeur du Centre M. Ali Lahlou. Dans ces recommandations, le CAJAC a appelé à la nécessité d'une intervention législative pour une loi de protection des dénonciateurs et dénonciatrices et des spécialistes et d'en vérifier la conformité avec la Convention des Nation Unies contre la corruption. Le centre a également appelé à la nécessité pour les organes publics de contrôle, d'accéder au statut d'organes indépendants pour pouvoir combattre la corruption. Parmi les recommandations figure aussi la nécessité d'adopter une législation garantissant l'accès à l'information. Comme l'a souligné Abdellatif Ngadi, chef du projet «Système National d'Intégrité». Celui-ci a présenté des données concernant ce projet à la même occasion, tout en mettant l'accent sur l'important rôle joué par les médias dans la prise de conscience des citoyens et citoyennes. Carte visite Le CAJAC en quelques mots Le CAJAC Maroc a démarré ses fonctions en Janvier 2009, ayant comme objectifs de mettre à la disposition de citoyens victimes ou témoins d'actes de corruption une assistance juridique, et de montrer le vécu des individus dans le domaine de lutte contre la corruption. Le centre traite des plaintes présentées par les victimes et met en place un mécanisme viable de dénonciation qui participe à leur prévention et protection. Le CAJAC a pour objectif aussi de sensibiliser les citoyens de l'importance de la lutte contre la corruption. Et pour cela, de différents moyens de communication pour cibler une large tranche de Marocains et Marocaines. En plus des articles apparus dans la presse nationale écrite et électronique, des flayers et des affichages dans les lieux publics et dans les bus, le CAJAC a eu recours à des spots radios en 2 langues, qui sont diffusés périodiquement sur les ondes de plusieurs radios nationales et régionales (Médi 1, Chada FM, la Radio Nationale et MFM radio). Cette campagne a été une réussite, puisque le flux de plaintes parvenues au centre durant cette période a grimpé d'une façon remarquable. O.M