Le regretté camarade Nadir Yata a laissé des traces et des empreintes profondes dans l'histoire de la lutte du Parti du progrès et du socialisme. A ce jour, de nombreux lecteurs, intellectuels, militantes et militants se souviennent encore de ses écrits abondants, profonds et perspicaces avec lesquels il remplissait, quasi quotidiennement, la première page de « AL BAYANE ». Au point que ses écrits avaient atteint un niveau d'importance élevé et avaient un impact direct sur un certain nombre de décisions fondamentales et cruciales prises par notre pays dans les domaines nationaux, aussi bien politiques, économiques que sociaux. C'est grâce à lui que le journal Al BAYANE était connu, sous la vision éclairée de son défunt fondateur le camarade Ali Yata, et ce naturellement, dans le cadre des efforts et des décisions collectives de la direction du Parti. C'est ainsi que le journal a connu un développement palpable dans divers milieux. Et, grâce à cet apport remarquable, Nadir Yata a pu occuper une place distinguée au sein du Parti du Progrès et du Socialisme. Ce qui lui a conféré l'honneur de devenir membre du bureau politique du Parti en 1995, à l'issue du Cinquième Congrès National. Soit la même année et durant les mêmes assises nationales au cours desquelles j'ai été élu au bureau politique. Malheureusement, le destin avait décidé qu'il nous quitte à la suite, d'une part, d'un accident de la circulation entre Rabat et Casablanca, et, d'autre part, après une maladie incurable contre laquelle aucun traitement n'a été utile. Et cela le 12 avril 1996, soit quelques années avant que feu son père, notre leader Ali Yata, ne nous quitte à son tour. En cette occasion, je ne manquerai pas de remonter aux années soixante-dix du siècle dernier, quand je suis arrivé à Paris pour poursuivre mes études universitaires. C'est à ce moment-là que j'avais fait la connaissance d'un certain nombre de grands militants et de grosses pointures grâce auxquels j'ai beaucoup appris et qui ont joué un rôle fondamental dans mon adhésion au Parti du Progrès et du Socialisme. Parmi eux, figure le camarade Nadir, paix à son âme, qui incarnait une formidable force militante, notamment dans les rangs de l'Union Nationale des Etudiants du Maroc, où ses analyses étaient pertinentes et sa voix était haute et forte dans les assemblées générales de ce glorieux syndicat étudiant. C'est à partir de ce moment que notre relation s'est tissée et a évolué de manière notable, et ce malgré la différence de l'âge. Aussi, à mon retour de France au pays en 1985, soit sept ou six ans après le retour de feu Nadir Yata, notre relation s'est renforcée et consolidée, étant une relation militante basée sur une grande harmonie dans les positions et les approches qui allaient dans le sens de la vision perspicace élaborée par le camarade Ali Yata, et la plupart des membres de la direction nationale du parti à l'époque, pour concrétiser ce que nous appelions « la stratégie de la fidélité et du renouveau ». Ensemble, nous avons mené de nombreuses batailles pour consolider l'ouverture du parti sur son environnement, mais, en même temps, pour défendre audacieusement la sauvegarde de l'indépendance de décision du Parti, face à quelques tentatives, opérées durant les années 90 du siècle dernier, dont tout le monde se souvient. De même, cette relation a fait de moi l'un des chanceux qui sont entrés dans la vie de famille du camarade Nadir, paix à son âme, et ont appris à la connaître. En cette douloureuse occasion, je renouvelle ma prière pour la paix de son âme et de celle de sa vertueuse épouse Dalila, et j'adresse mes salutations et mon estime à sa fille Sawsane et à son fils Elias.