Parue au sein de la collection Kayna, dirigée par Bahaa Trabelsi, «NOS MÈRES», éditée par La Croisée des Chemins, est une pièce de théâtre signée par Fedwa Misk. Les liens avec les mères, la sienne, celle que l'on voudrait être, celle que l'on ne voudrait surtout pas devenir, ont nourri nombre d'essais et de récits fictionnels. Mais c'est le théâtre que Fedwa Misk choisit pour mettre en scène, à travers cinq femmes, ces relations qui interpellent autant les représentations de la féminité que celles des maternités. Dans NOS MÈRES, ces voix plurielles se font entendre sur un sujet où amour et désamour semblent aller de pair. Sur le miroir de l'âme, Maria, Fedwa, Hanane, Imane et Samira scrutent leurs féminités à la lumière de la maternité. Si elles font des procès aux représentations multiples de cette dernière, c'est à la recherche de cet amour pur, défait de blessures et de legs morbides dont héritent les femmes et qu'elles transmettent inconsciemment. Nos mères est une complainte douce-amère autour de ce rapport sacré, de son pouvoir salvateur ou destructeur. Mais c'est surtout une lettre d'amour ouverte, libératrice, à l'adresse de la féminité... des féminités... «J'ai eu un coup de cœur pour le manuscrit de Fedwa Misk et, en même temps, je me suis fait la réflexion suivante : dans le cadre de la collection «Kayna», cet ouvrage, Nos mères, représente en quelque sorte la genèse de nos existences de femmes. Sa thématique est universelle et transcende les cultures tout en les colorant de spécificités. Chacune de nous se reconnaîtra dans les portraits et les tableaux de Nos mères. », écrivait Bahaa Trabelsi dans la préface de la pièce. Et d'ajouter : «Nos mères, vaste sujet quand on sait que dès notre naissance nous sommes avalées par une spirale infernale – fille, femme, mère – qui tournoie et se perpétue, créant sur son sillage tourmente et reproduction de schémas préétablis et d'héritages transgénérationnels. Elisabeth Badinter a répondu à la question « Qu'est-ce qu'une bonne mère ? », dans une interview accordée à Madame Figaro, le 16 février 2010 : « Une bonne mère est une femme qui a trouvé la bonne distance entre les besoins réels de l'enfant et ses désirs à elle : ni trop présente, ni trop absente. C'est un grand art qui n'est pas donné à toutes. » Après des études de médecine, Fedwa Misk s'est frayée un chemin dans le milieu des médias. Aux côtés du journalisme culturel et plus particulièrement littéraire, elle a cumulé une expérience sur la question féministe, en créant la plateforme collaborative Qandisha et en donnant des conférences multiples sur la condition des femmes. Cet engagement se poursuit à travers la présente pièce de théâtre, ainsi que plusieurs projets scénaristiques pour la télévision et le cinéma.