Alger ne veut pas revenir à de meilleurs sentiments envers son voisin de l'ouest et tourner la page des hostilités et des ressentiments. Le dernier exemple en est l'interdiction de l'accès à la palmeraie d'El Arja, sommée aux agriculteurs marocains de la région de Figuig. Alger franchit ainsi un nouveau pas dans son animosité au droit, à tout ce qui est marocain, voire humain. Cette interdiction sanctionne plusieurs dizaines de familles qui cultivent, depuis plusieurs décennies, voire des siècles, des dattes ans un «no man's land», fruit d'une frontière entre le Maroc et l'Algérie non tracée rigoureusement, sous le coup d'un blocage et d'une fixation malsaine qui dure depuis près de 60 ans... Selon les éléments d'information officiels, la palmeraie d'El Arja est située en territoire algérien, depuis un fameux accord ratifié par les deux pays et notifié à l'ONU... Cet accord tenait compte des intérêts de la population frontalière marocaine, qui exploitait cette palmeraie de pères en fils, sachant que les familles lésées aujourd'hui ont réalisé de lourds investissements dans cette région. Et, comme d'habitude, le pouvoir algérien fait feu de tout bois et recourt aux mêmes arguments haineux, en invoquant des prétextes pour justifier sa décision injuste. Cette situation créée par Alger pose, de nouveau, la question de la limitation des frontières entre les deux pays. Et si Alger se place aujourd'hui sur le plan juridique pour justifier sa position, il faudra lui rappeler que l'Histoire a son mot à dire, à l'instar des droits des Marocains expulsés de leurs terres. Des terres qui leur appartiennent juridiquement et historiquement. Cette question s'est notamment posée après la deuxième Guerre mondiale, dont la fin a induit des injustices flagrantes à l'égard des populations frontalières ou encore des citoyens appartenant au pays colonisateur. Les Algériens n'avaient-ils pas, dans les régions frontalières, des biens immobiliers et terriens au Maroc ? Fallait-il, au nom de la politique, les en déposséder ? Le droit des personnes s'y oppose catégoriquement. C'est pourquoi, les agriculteurs marocains, lésés par la mesure d'interdiction, entendent recourir à la justice internationale dans l'espoir d'être rétablis dans leurs droits historiques. Il suffira d'invoquer, pour l'Histoire et le Droit, le rôle de la France dans le dépiècement du territoire marocain et l'octroi, avant l'indépendance du Maroc en 1956, de territoires historiquement marocains à l'Algérie encore colonisée, dans le seul but de continuer à exploiter les richesses de ses colonies... L'on sait aujourd'hui que les nouveaux dirigeants de l'Algérie ne cessent de mettre en avant « l'intangibilité des frontières issues du colonialisme » pour ne plus entendre parler des revendications marocaines sur son Sahara et sur d'autres régions que Paris avait, pour des raisons économiques (minières et pétrolières), inclus dans « l'Algérie française » qu'elle croyait perpétuelle... Par ailleurs, la situation d'El Arja pose, de manière pressante, la question du développement du monde rural, laissé entre les mains des aléas climatiques. Plus de 60 années après l'indépendance, il est vraiment scandaleux que des régions comme Figuig restent tributaires du seul palmier et ne connaissent aucun essor économique ni social pour les développer au service des habitants. Et, dans la grave conjoncture de la proximité algérienne, les régions frontalières du Maroc doivent jouir d'un intérêt particulier afin que les populations locales ne soient pas prises en otage par les ennemis de notre unité nationale. Mohamed Khalil