Mohamed Amine Bekkali, DG du CRI Mohammed Hamiddouche (MAP) La région Béni Mellal-Khénifra a réussi, en pleine pandémie du nouveau Coronavirus, à attirer des investissements d'une valeur de 10 milliards de dirhams, a affirmé, le Directeur général du Centre régional d'investissement (CRI) Béni Mellal-Khénifra, Mohamed Amine Bekkali. «La Commission régionale unifiée d'investissement (CRUI) a validé en 2020 un total de 133 projets d'un investissement global de 10 MMDH», a indiqué le DG du CRI Béni Mellal-Khénifra dans une interview à la MAP. La CRUI a examiné 208 dossiers d'investissement, principalement en visio-conférence compte tenu de la crise sanitaire, et en a approuvé 133, soit une augmentation de 68% par rapport à l'année 2019, a précisé M. Bekkali, notant que ces projets permettront de mobiliser 10 MMDH et créer à terme plus de 5.600 emplois directs permanents. Les projets, qui ont reçu l'aval de la CRUI en 2020, touchent d'une manière équilibrée les cinq provinces de la région, a-t-il dit, relevant à cet égard que Béni Mellal et Fkih Ben Salah focalisent l'intérêt des agro-industriels, Azilal et Khénifra attirent les projets touristiques et d'énergies renouvelables et Khouribga suscite les convoitises des industriels et des entreprises de services. Il a, toutefois, fait observer que deux secteurs ont réalisé les plus grandes performances en matière des montants d'investissement approuvés au niveau de la région, à savoir l'industrie et les énergies renouvelables. L'industrie agro-alimentaire connaît une grande dynamique dans la région grâce à la mise en place de l'Agro-pôle et du Fonds régional d'appui à l'investissement et à la création d'emploi, de même que les industries chimiques et para-chimiques qui sont stimulées par les investissements de l'OCP, a expliqué le DG du CRI Béni Mellal-Khénifra. Pour ce qui est du secteur des énergies renouvelables, il a indiqué que la CRUI a validé en 2020 deux grands projets de centrales hydro-électriques et un projet de l'énergie solaire. Bekkali a en outre assuré que cette tendance haussière semble se confirmer au début de cette année, puisqu'au titre des deux premiers mois de 2021, la CRUI a déjà validé 35 dossiers d'investissement, soit presque le double du nombre de projets validés à la même période de 2019. Cette très bonne performance de la région en matière d'investissement, malgré le contexte difficile marqué par la crise sanitaire, M. Bekkali l'a attribuée à la mise en œuvre de la réforme des CRI, à la mise en place de la CRUI et au déploiement de la plateforme digitale de gestion des projets d'investissement CRI-INVEST. «Au niveau de notre région, les dossiers d'investissement sont traités dans un délai moyen ne dépassant pas 10 jours, contre un délai légal fixé par la loi 47-18 qui est de 30 jours», s'est-il félicité, faisant remarquer que tous les secteurs d'activités ont enregistré une augmentation des investissements, ce qui dénote la très grande confiance des investisseurs en la capacité de la région et du Royaume en général à dépasser les effets de la pandémie. «Nous comptons poursuivre sur cet élan pour attirer davantage de projets d'investissement dans cette région aux atouts indéniables», a-t-il fait savoir, relevant que le CRI tend aujourd'hui de pousser vers la transformation agricole car, d'une part, Béni Mellal-Khénifra est une région agricole par excellence et, d'autre part, parce que cette orientation est en phase avec la politique déployée par le ministère du Commerce et d'industrie dans le cadre de la substitution aux importations. A cet effet, le CRI a lancé un ensemble de mesures dans l'objectif d'encourager la transformation des produits agricoles, notamment le Fonds d'appui à l'Agro-pôle pour le foncier et la création d'une pépinière pour les startups, a-t-il signalé. Mettant en relief les actions qu'entreprend le CRI pour faciliter aux entreprises l'accès aux financements, M. Bekkali a indiqué que le CRI Béni Mellal-Khénifra oeuvre pour mettre en relation les startups avec des fonds d'investissement et les accompagne dans leurs démarches auprès des établissements de crédits pour qu'elles puissent financer leurs activités et plans de développement. Bekkali a également fait part de la volonté du CRI de drainer d'importants investissements vers le secteur du tourisme qui manque cruellement d'infrastructures hôtelières, notant que pour encourager les investisseurs à s'installer dans la région, il est nécessaire de leur offrir un foncier qui soit abordable et bien positionné. «Le prix du foncier reste assez cher et est décorrélé de la réalité économique de la région», a-t-il estimé, ajoutant que pour inciter les opérateurs hôteliers à investir dans la région, le CRI leur propose un foncier viabilisé à des prix abordables. En s'installant à Béni Mellal-Khénifra, les opérateurs hôteliers peuvent tirer profit de la manne que représentent les MRE issus de la région, une communauté de 800.000 personnes établies principalement en Espagne et en Italie et qui ont conservé de solides attaches avec leur région d'origine, sans oublier la demande interne induite par le changement des habitudes touristiques suite à la pandémie du nouveau Coronavirus, a-t-il expliqué. Bekkali a également décliné la grande ambition du CRI Béni Mellal-Khénifra de capter de nouveaux investissements dans les secteurs des mines, des énergies renouvelables, de l'industrie automobile et dans le business process outsourcing (BPO), notant que, de par le rôle qui lui est assigné en matière de co-construction de la stratégie régionale de développement, le CRI essaie aussi d'établir le maximum de contacts possibles, et ce, en concertation avec l'ensemble des acteurs de la région pour attirer les investisseurs et leur offrir les conditions nécessaires pour leur installation. «La réforme lancée il y a 15 mois a doté les CRI d'importants moyens. Et la loi 47-18 leur a conféré de larges prérogatives leur permettant ainsi de travailler très valablement et de mener à bien ce chantier stratégique», a-t-il souligné, relevant que «notre rôle est de faciliter l'acte d'investir dans tous les domaines, en accompagnant les porteurs de projets dans toutes les problématiques qu'ils rencontrent que ce soit dans les actes administratifs, les financements, la conciliation avec les autres administrations…».