Sahara: un entretien avec le Président du groupe Union centriste au Sénat Entretien réalisé par Jalila Ajaja (MAP) Hervé Marseille, Président du groupe Union centriste au Sénat français a invité la France et l'Union Européenne à «emboiter» le pas à l'Administration américaine et à reconnaître, eux aussi, la pleine et entière souveraineté du Maroc sur le Sahara, «une décision qui va dans le bon sens» et qui contribuera à instaurer une paix juste et durable dans la région. «Je me réjouis de la décision des Etats-Unis. Cette décision couronne les efforts incessants de la diplomatie marocaine et l'action de Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a affirmé le sénateur français, dans un entretien accordé vendredi à la MAP. Selon lui, cette reconnaissance fait de plus en plus d'émules en France où « nous sommes nombreux à penser que ce serait une bonne chose que l'Union Européenne puisse emboiter le pas à la décision des Etats-Unis puisque c'est une décision qui va dans le bon sens». La diplomatie européenne, avec ses 27 membres, est certes «ambigüe» et «complexe», a reconnu l'ancien vice-président du Sénat. Néanmoins, s'agissant de la question du Sahara, «il faut que l'Europe aille vers plus de clarté et qu'elle participe à la résolution d'un conflit qui n'a que trop duré», a-t-il préconisé. Car, de son point de vue, «la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara permettra l'instauration d'une paix juste et durable dans la région». D'ailleurs, au regard des efforts déployés par le Maroc et les investissements extrêmement importants qui ont été faits au Sahara, «la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur ce territoire serait un geste très significatif qui contribuerait effectivement à la paix dans la région», a-t-il affirmé. Hervé Marseille, qui s'est déjà rendu dans la ville de Dakhla dans le cadre d'une visite du groupe d'amitié France-Maroc au Sénat, conduit par le Président Christian Cambon, affirme qu'il est témoin des efforts déployés par le Maroc en termes de développement socio-économique de la ville. «A Dakhla qui est, d'ailleurs, très bien équipée, on voit les efforts en matière de route, en matière de santé, en matière d'infrastructures...C'est une ville qui est en train de se développer pleinement, que ce soit en ce qui concerne l'activité économique que le tourisme», pour le plus grand bien de la population, s'est-il félicité l'ancien vice-président du Sénat français. Et de souligner que «la région autour de Dakhla est extrêmement porteuse pour l'avenir puisque c'est un hub entre l'Europe et l'Afrique. Il y a déjà beaucoup d'investissements réalisés, sans oublier les nombreux atouts dont dispose la région pour devenir un véritable relais de croissance avec des retombées extrêmement positives pour les populations qui n'aspirent qu'à la paix et à bénéficier du développement économique et social», a soutenu le sénateur français. Selon Hervé Marseille, la résolution du conflit artificiel autour du Sahara contribuera également à instaurer la paix et la sécurité dans la zone stratégique sahélo-saharienne. Alors que l'engagement militaire de la France au Sahel est actuellement en débat au Parlement français, le sénateur Marseille affirme qu'»à l'évidence, il faut stabiliser cette région» et que le rôle du Maroc y est essentiel. «Le partenariat de la France avec le Maroc est indispensable puisque nous avons avec le Royaume non seulement des relations d'amitié historique mais également un partenariat extrêmement important concernant la lutte contre le terrorisme dans laquelle le Maroc joue un rôle majeur». Donc, «il est extrêmement important que nous puissions développer ce partenariat avec le Maroc, qui fait déjà beaucoup «, a-t-il plaidé. «Il est vrai que la France déploie des efforts importants en Afrique, au Sahel notamment pour essayer de repousser le terrorisme et pour essayer d'installer une situation plus stable dans la région, mais il est indispensable d'approfondir encore davantage notre partenariat avec le Maroc», a-t-il préconisé. Evoquant la relation France-Maroc que ce soit sur le plan politique qu'économique, le sénateur français a souligné leur profondeur stratégique. «La France a des relations très anciennes avec le Maroc. Il y a des liens très étroits qui nous permettent d'avoir une présence importante au Maroc avec de grandes entreprises, en participant au développement de la région de Tanger et son port, mais aussi en matière ferroviaire avec le TGV qui a été installé et qui est un signe de modernité voulu par Sa Majesté le Roi Mohammed VI», a-t-il souligné, affirmant qu'autour de Dakhla, un véritable pôle de développement extrêmement important a été développé. Après avoir salué la qualité des infrastructures et les investissements extrêmement importants déployés dans le Sud marocain, le sénateur français a souligné l'impératif de continuer à développer cette région, affirmant que la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara y constituerait un élément important. «La France a une part importante à consacrer dans cet effort parce que c'est un vecteur de développement notamment pour les relations entre la France, le Maroc et l'Afrique», a conclu le président du groupe Union centriste au Sénat français.