Le Maroc est à un pas de la finale du championnat d'Afrique des joueurs locaux. En prenant le meilleur sur la Zambie (3-1) lors d'un match des quarts de finale, dimanche dernier, le Maroc rencontrera au dernier carré, mercredi prochain, le Cameroun qualifié suite à sa victoire au détriment de la RD Congo (2-1). L'autre demi-finale mettra aux prises le Mali qui avait battu le Congo grâce aux tirs au but (5-4) à la Guinée qualifiée suite à sa victoire contre le Rwanda (1-0). Ainsi et pour le moment, le Maroc continue son parcours sans faute. Même après un début plus ou moins difficile marqué par une petite victoire face au Togo et un nul blanc avec le Rwanda, l'équipe du Maroc a commencé progressivement à soigner son image en assurant la qualification en tête de son groupe grâce à une seconde victoire, cette fois large, au détriment de l'Ouganda (5-2). Au 2e tour, l'essentiel a été fait en dominant la Zambie au quart par (3-1). Dans ce match, le Maroc n'a pas tremblé mais seulement en première mi-temps. Il a fait le plein avec le premier but de Rahimi qui a réussi le but le plus rapide du CHAN, suite à une belle combinaison de jeu, alors que Bamaammar et El Kaabi ont doublé et triplé la mise grâce à des balles arrêtées (corner et penalty). En seconde période, nos Lions ont tout simplement baissé le rythme laissant l'initiative à l'adversaire zambien qui allait prendre confiance pour sauver l'honneur même avec une formation réduite à 10 après l'expulsion de l'un de ses joueurs. La faute incombe à la défense et notamment à Namsaoui mais aussi à l'entraineur, Lhoucine Ammouta, qui a ordonné ses joueurs à se retrancher en arrière, comme à son habitude, dans l'espoir de gérer son avantage. Heureusement pour lui, que les dès ont été déjà jetés pour une équipe n'ayant plus de chance pour espérer rendre les pendules à l'heure. Si non, on aurait frôlé une catastrophe inattendue. Ce dont Ammouta devra faire gaffe et trouver les solutions adéquates et les règlements nécessaires à la défense de son équipe qui flotte encore et toujours... Car, plus aucun droit à l'erreur n'est permis dans la rencontre suivante avec cette demi-finale qui s'annonce tellement chaude. Une partie constituant une finale avant terme entre le Maroc, tenant du titre, et le Cameroun, pays organisateur. D'autre part, ce duel qui a une saveur particulière entre deux grandes nations du football africain, nous permet également d'avoir une pensée à un ancien rendez-vous continental remontant à 33 ans. Il s'agit de la Coupe d'Afrique des Nations organisée en 1988 au Maroc. Lors de cette CAN, l'équipe nationale avait raté le coche en étant éliminée par un petit but en demi-finale au complexe Mohammed V de Casablanca par le même adversaire camerounais qui allait confirmer en finale en battant le Nigeria sur le même score. Le Maroc, lui, n'avait pu faire mieux que de terminer en 4e place après une seconde défaite face à l'Algérie qui a décroché la 3e place du podium grâce aux tirs au but. Certes, les choses sont différentes entre les deux compétitions. La CAN regroupant des sélections fortes de leurs joueurs professionnels évoluant notamment en Europe n'est pas comme le CHAN qui reste un tournoi continental réservé aux joueurs locaux. Seulement, la CAN d'hier avait commencé également avec ses joueurs du terroir avant que les différents pays en lice ne soient renforcés par leurs footballeurs professionnels venant du Vieux Continent. Le Maroc en est un et plus particulièrement dans sa CAN en 1988 même s'il ne comptait dans sa sélection que 5 à 6 footballeurs professionnels au sein d'un effectif composé dans sa majorité par des joueurs locaux du championnat national. Pour l'histoire, on peut prendre à titre d'exemple, Merry Krimau qui a vécu durant une grande partie de sa carrière en France, en fréquentant une dizaine de clubs de 1974 à 1989. On peut citer également Aziz Bouderbala et Mustapha El Haddaoui qui n'ont découvert le monde professionnel en Suisse qu'au milieu des années 80 après une belle carrière dans leurs équipes respectives en Botola. Le Wydadi a commencé à Sion en 1984 et le Rajaoui a débuté à Lausanne en 1985, avant de passer tous les deux en France. D'autres joueurs étaient également là dont Mohamed Timoumi et le gardien Badou Zaki qui n'ont eu leur mérite de quitter le Maroc vers l'Europe qu'après la Coupe du Monde 1986 au Mexique. Les deux avaient comme destination l'Espagne, Timoumi parti au Real Murci et Zaki qui a rejoint Hassan Fadil à Majorque. Et dire que tous ces joueurs venaient juste de vivre l'exploit des Lions de l'Atlas premiers de l'Afrique ayant réalisé la qualification au 2e tour du Mondial mexicain. Mais ils n'avaient pourtant pas pu éviter la catastrophe de l'élimination en CAN par les Camerounais des Lions Indomptables qui allaient s'y inspirer en faisant mieux, 2 ans plus tard, au Mondial suivant en Italie 1990 pour réaliser l'autre exploit continental en étant les premiers à se qualifier au quart de finale. Aujourd'hui, en Coupe d'Afrique, le Maroc a donc un vieux compte à régler avec le Cameroun. Certes, nos Lions se trouvent dans une mission difficile mais pas impossible. S'ils ont encore des retouches à soigner, il faut seulement y croire afin de réaliser l'espoir escompté, celui de continuer la route vers la gloire... avec un précieux titre à défendre et un second sacre à ne pas rater par le groupe d'Ammouta après celui remporté par pratiquement les mêmes Lions dirigés par Jamal Sellami lors de la récente édition 2018 à Casablanca. Ce qui constituerait un grand honneur pour le football marocain et un stimulant pour nos autres sélections engagées en coupes d'Afrique de la même année 2021, les Lions en CAN des grands et les Lionceaux en CAN des moins de 20 ans... sans oublier nos jeunes cadets en CAN (U17) prévu sur le sol marocain et nos représentants de l'équipe nationale au prochain mondial de futsal après leur second titre en CAN 2020 de Laâyoune. Alors bonne chance à tous les ambassadeurs du football national.