Par Taimouri Zin El Abidine -MAP Il y a quelques années, personne ne pouvait imaginer l'apparition soudaine d'une telle pandémie qui allait brusquer les modes de vie, rendre perplexe, et faire entrer dans le vocabulaire quotidien des termes à la fois énigmatique et incompréhensible pour le grand public comme le « Coronavirus », « cluster », « quatorzaine », « couvre-feu » ou encore « confinement ». Aujourd'hui, après une année pleine de défis et bouleversée par la pandémie, la situation semble devenue presque anodine et la cohabitation avec le virus plus aisée. Mais pour éviter un deuxième confinement, le respect des gestes barrières et des règles de distanciation physique restent de rigueur, d'autant plus qu'une lueur d'espoir commence à se profiler au bout du tunnel. Mais pour certains observateurs, ces petits gestes responsables observés depuis la déclaration du premier cas positif au Maroc, le 02 mars 2020, commencent à être abandonnées avec désinvolture et ce n'est qu'à la tombée de nuit, à l'heure du couvre-feu qui s'ensuit de la fermeture des commerce, qu'on se rend à l'évidence que le pays est encore sous état d'urgence sanitaire. Et pour cause, dès l'arrivée des premières doses du vaccin britannique Astrazeneca, le 22 janvier et, la réception, quelques jours plus tard, de la première livraison du vaccin chinois Sinopharm, et de surcroît l'amélioration du bilan quotidien des contaminations, un relâchement dans les mesures de précaution a été constaté dans plusieurs villes du Royaume. Ce climat anxiogène que le monde vit depuis plus d'une année, rythmé par une menace permanente de (re)confinement et la nécessité d'observer les gestes barrières en continu, est certes insoutenable, et l'espoir d'un retour à la vie normale semble plus accessible aujourd'hui qu'hier, mais il est encore trop tôt pour lâcher du lest. Le professeur de réanimation médicale au Centre hospitalier universitaire (CHU) Ibn Sina de Rabat, Pr. Tarek Dendane, a alerté sur un « relâchement dans les gestes barrières contre le Coronavirus, qui ne date pourtant pas d'aujourd'hui mais qui s'est accentué après la réception du premier vaccin », notant que cette attitude résulte d'une lassitude généralisée liée aux restrictions consécutives et à l'incertitude. « Il faut maintenir la vigilance et continuer d'observer les gestes barrières parce que nous ne sommes pas à l'abri d'une nouvelle vague, notamment à la suite de l'apparition de la nouvelle variante du Covid-19 qui se propage de façon exponentielle », a averti Pr. Dendane, pour qui ces gestes barrières sont pour le moment les seuls moyens « de se prémunir d'un re-confinement auquel nous ne sommes pas prêts eu égard à ses conséquences socio-économiques désastreuses ». Saluant les « efforts titanesques » consentis par les autorités marocaines, sous le leadership sage et clairvoyant de SM le Roi Mohammed VI, en vue de permettre aux citoyens et aux étrangers résidant dans le Royaume l'accès rapide et facile au vaccin anti-Covid, le spécialiste a insisté dans une déclaration à la MAP sur la nécessité de se faire vacciner pour prétendre à l'immunité collective qui ne s'acquiert qu'après la vaccination de 80% de la population. « L'épuisement commence à se faire ressentir que ce soit chez le personnel médical, paramédical ou chez le citoyen lambda, mais nous n'avons d'autres choix que de résister à travers la prévention, ou bien jeter l'éponge et encourir des conséquences encore plus graves » a affirmé Pr Dendane, appelant tous « les concitoyens à rester vigilants le plus longtemps possible et à respecter les mesures barrières tout en se faisant vacciner, car l'efficacité du vaccin a été prouvée et les résultats préliminaires sont très optimistes ». Plus de 200.000 personnes ont été vaccinées contre la covid-19 jusqu'à lundi soir au Maroc, selon les chiffres du ministère de la santé.