La pandémie du coronavirus a fortement marqué de son empreinte la scène culturelle nationale et mondiale au cours de l'année 2020, engouffrant l'humanité dans une phase exceptionnelle caractérisée par une multitude de mesures préventives et restrictives. Cette situation inhabituelle n'a pas empêché pour autant la question amazighe d'imprimer une présence de qualité sur les scènes culturelle et politique dans notre pays. Ainsi, le Musée des Civilisations de l'Europe et de la Méditerranée (Mucem), la Fondation Jardin Majorelle à Marrakech et le Musée Yves Saint Laurent à Paris ont scellé, le 22 juin, un partenariat privilégié afin de mettre en valeur la richesse du patrimoine amazigh du Maroc. Par ailleurs, l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) a célébré, sous le Haut Patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le 19ème anniversaire du discours prononcé par le Souverain à Ajdir, et ce dans le respect des mesures préventives visant à lutter contre la propagation de la Covid-19. A cet égard, le recteur de l'Institut, Ahmed Boukouss avait affirmé, lors d'un entretien accordé au portail Amazigh de la MAP, que l'IRCAM a réalisé un bilan « honorable » et la condition de la langue amazighe s'est nettement améliorée après le discours prononcé par SM le Roi Mohammed VI le 17 octobre 2001 à Ajdir. A l'occasion, l'IRCAM a organisé, le 16 octobre à Rabat sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, la cérémonie de remise du prix de la culture amazighe de l'année 2019, qui a été marquée notamment par le sacre du chercheur Lhoussaine Ait Bahcine (Prix de mérite de la culture amazighe) et du journaliste du service amazigh de l'Agence marocaine de presse (MAP) Al Mustapha Sguenfle (catégorie de la presse écrite). Au niveau gouvernemental, le ministère de la Justice et l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM) ont signé, le 24 juin à Rabat, un accord de coopération et de partenariat visant l'intégration de la langue amazighe dans le système judiciaire. En vertu de cet accord, l'IRCAM accompagne le ministère dans la sélection et la formation des cadres qualifiés dans les domaines de la traduction et de l'interprétariat, dans la traduction des documents et textes administratifs et juridiques vers la langue amazighe, ainsi que dans l'élaboration d'un lexique du système judiciaire. Le ministère de l'Education nationale, de la Formation professionnelle, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a annoncé l'élargissement de la carte de formation et l'augmentation du nombre de enseignants spécialisés dans l'enseignement de la langue amazighe à raison de 400 chaque année, à partir de l'année prochaine, en plus de l'inclusion d'un module spécial en langue amazighe dans la formation de base des inspecteurs et des cadres de l'administration de l'éducation. Ce chantier d'envergure nationale a été le centre d'une réunion, tenue à Rabat le 30 décembre sous la présidence du ministre de l'Education nationale, de la formation professionnelle, de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaid Amzazi et du recteur de l'Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous. Cette réunion a été l'occasion d'établir une feuille de route claire basée sur un certain nombre d'axes, dont l'augmentation du nombre de cycles en licence de langue amazighe dans les universités publiques et la mise à jour du programme de la langue amazighe, selon une approche progressive, à partir de la prochaine saison scolaire 2021-2022, pour les premières années du cycle primaire et à partir de l'année scolaire 2022-2023 pour le reste des niveaux du cycle primaire, en plus de la préparation d'un programme relatif au cycle collégial.