Trois questions à Farid Mezouar (Directeur exécutif de flm.ma° Quel est le niveau actuel de l'inflation? A fin novembre 2020, l'inflation mesurée par la moyenne des indices des onze premiers mois, ressort à 0,7%. Ainsi, l'inflation qui s'était établie à 0,2% en 2019, demeure toujours assez faible avec un niveau inférieur à 1%, confirmant l'absence de demande tonique ou de pression sur les capacités de production. Par ailleurs, selon BAM, l'inflation devrait terminer l'année 2020 avec une moyenne de 0,7%. Aussi, ce niveau faible devrait se maintenir en 2021 avant d'atteindre 1,3% en 2022, en lien notamment avec l'amélioration prévue de la demande intérieure. Est-ce que l'inflation est du même niveau partout? Sur les onze premiers mois, l'inflation résulte d'une hausse de 1,2% pour l'alimentaire et de 0,4% pour le non-alimentaire. Parmi les variations des prix importantes, notons la hausse de 2,7% de ceux de l'Enseignement alors que ceux du Transport sont en recul de -1,7%. Par ailleurs, l'indicateur d'inflation sous-jacente, qui exclut les produits à prix volatiles et les produits à tarifs publics, a connu au cours du mois de novembre 2020 une augmentation de 0,1% par rapport au mois d'octobre 2020 et de 0,2% par rapport au mois de novembre 2019. Quelle est la conséquence en Bourse de cette faible inflation? Cette faible inflation est positive pour le marché des actions, selon deux points importants. Le premier est celui de la hausse mécanique du taux de rendement implicite réel. En effet, à titre d'exemple un P/E de 17,5 qui peut paraître cher est nuancé avec une inflation de 0,7% car le rendement implicite réel ressort à un niveau assez attractif de 5%. Par ailleurs, la faible inflation pousse les taux d'intérêt à la baisse car plusieurs agents économiques raisonnent en réel et non en nominal. Naturellement, des taux d'intérêt faibles stimulent mécaniquement la Bourse grâce aux exigences de rendement de la part des institutionnels.