L'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF), réunie courant cette semaine à Dakar, a adopté une résolution appelant les Etats membres de la Francophonie à l'adhésion, la ratification et l'application effective de la Convention des Nations Unies sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes (CEDEF). Le sujet a été soulevé dans le cadre des travaux du réseau des femmes parlementaires de l'APF qui se sont déroulés à la veille de l'ouverture de la 36eme session de l'assemblée de l'organisation francophone, indique la députée Mme Fatiha Ayadi, du Parti Modernité et Authenticité (PAM), qui a participé à cette manifestation. Le réseau des femmes parlementaires des pays francophones a examiné le phénomène de la traite des êtres humains, qui affecte particulièrement les femmes et les enfants, et la situation des femmes réfugiées exposées à différentes formes d'abus et de violences, a expliqué Mme Ayadi, qui est aussi 1ere vice présidente de la commission des affaires étrangères à la chambre des représentants. Il s'agit d'un sujet d'actualité dans un monde mondialisé où des réseaux criminels de traite des êtres humains prolifèrent, profitant de la pauvreté et son corollaire l'ignorance qui affectent les femmes à travers de nombreuses régions à travers le monde, explique-t-elle, ajoutant que la situation des femmes réfugiées constitue également un sujet de préoccupation pour les défenseurs des droits humains. Dans les plaidoiries de cette 36e session de l'assemblée de l'APF, les parlementaires de l'espace francophone ont relevé que malgré l'existence d'une multitude d'instruments juridiques de protection internationale de la personne réfugiée, les femmes dans cette situation demeurent exposées à des traitements dégradants et inhumains. La promotion passe par l'éducation L'introduction effective des dispositions de la résolution des Nations Unies contre toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes dans les législations locales et la promotion de l'égalité entre les deux sexes par le biais de l'éducation, constituent la meilleure voie pour assurer la protection des femmes dans l'espace des pays francophones, ont-ils plaidé. Cette 36ème session de l'APF a été aussi l'occasion d'un échange avec le président de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF), M. Abdou Diouf. Des travaux en commissions avec la présidence de l'OIF ont été à l'ordre du jour de cette rencontre afin de sonder les points de vue des parlementaires dans la perspective de la tenue du sommet des chefs d'Etats de l'espace francophone qui se tiendra cette année à Montreux (Suisse), explique Mme Ayadi. Les travaux de la rencontre de Dakar ont également porté sur la situation humanitaire à Haïti, la crise alimentaire au Niger et la promotion de la démocratie dans les pays francophones. Cette session a été aussi marquée par la signature d'un protocole d'accord dans le domaine de la lutte contre le Sida. En effet, l'APF et le Programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (ONUSIDA) ont ratifié un protocole d'accord pour favoriser l'accès aux soins aux personnes malades du Sida dans les pays francophones. Le protocole adopté prévoit une coopération sur des questions spécifiques liées au VIH/Sida, comme le déficit du personnel médical dans les pays du Sud et l'accès aux médicaments de qualité au meilleur prix. Quelques 250 parlementaires venus de plus de 77 pays étaient présents à ce rendez-vous international de la francophonie. Le Maroc a été représenté à cette manifestation par une délégation parlementaire conduite par Lahcen Daoudi (PJD), vice président de la chambre des représentants.