Face aux dysfonctionnements de l'expansion urbaine Le ministre de l'Intérieur Abdelouafi Laftit a insisté, mercredi à Rabat, sur la nécessité d'adopter la planification territoriale pour remédier aux dysfonctionnements de l'expansion urbaine. Dans le souci de surmonter les dysfonctionnements liés à la poussée urbanistique et garantir un développement durable des espaces urbains, il a été nécessaire d'adopter la planification territoriale afin d'élaborer des visions proactives en la matière et de programmer des projets et équipements à même de promouvoir la cohésion territoriale, a souligné le ministre dans une allocution lue en son nom lors d'un colloque international. Cet évènement a été organisé par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville en partenariat avec l'ONU-Habitat, à l'occasion de la Journée mondiale des villes 2020. M. Laftit a relevé, dans son allocution lue en son nom par le Wali directeur général des collectivités locales, Khalid Safir, que les villes ne sont pas seulement confrontées à la nécessité d'agir en vue de combler les déficits accumulés, mais se doivent aussi d'anticiper les handicaps liés à la croissance rapide de la population urbaine et répondre aux exigences actuelles et futures du développement global. Il s'agit de consacrer une vision globale susceptible d'anticiper la poussée urbanistique par la généralisation des documents de planification territoriale et l'ouverture de nouvelles zones à l'urbanisation tout en établissant un équilibre entre la ville et les centres ruraux périphériques de manière à réunir les conditions adéquates pour lutter contre les disparités sociales et spatiales. Rappelant que les villes marocaines regroupent 60% de la population et représentent la source principale de création des richesses avec plus de 75 % du PIB, le ministre a affirmé qu'un tel constat se traduit par une pression accentuée sur les équipements et les services publics, sans oublier la demande grandissante sur les ressources environnementales. Dans ce contexte, a-t-il dit, force est de constater que la révision renouvelée des législations dans le domaine de l'urbanisme a contribué à la réalisation d'une série d'acquis et à l'établissement de mécanismes encadrant la dynamique de construction dans le sens de la mise à niveau des espaces urbains de sorte à renforcer leur attractivité des investissements. « Dans la perspective d'élaborer une vision intégrée prenant en compte les milieux urbain et rural, une batterie de mesures opérationnelles ont été instaurées afin de préserver les spécificités naturelles des zones rurales et d'en faire un espace où il fait beau de vivre et un domaine d'investissement et de production », a-t-il fait observer. M. Laftit a à cet égard indiqué qu'une approche globale et durable a été mise en place pour soutenir le transport public urbain, précisant que le ministère de l'Intérieur a veillé à généraliser la réalisation des plans de déplacements urbains durables. Onze villes du Royaume se sont en effet dotées de tels plans, alors que deux autres s'y penchent toujours dans la perspective de généraliser une telle démarche sur l'ensemble des villes et groupements urbains du pays. L'Etat, a-t-il poursuivi, assure via le Fonds d'accompagnement de la réforme du transport une série de projets dans plusieurs villes, dont la réalisation d'un réseau de transport en commun en site propre du tramway de Casablanca sur 100 km ainsi que le projet de réalisation du réseau de Tram de Rabat-Salé sur 40 Km et le projet de première ligne de bus à haut niveau à Agadir (15 km). Relevant que les villes sont confrontées à des défis nouveaux en lien avec la Covid-19, le ministre a souligné que son département se penche sur un programme portant sur la mise à niveau des Bureaux communaux d'hygiène, en partenariat avec les conseils des communes concernées. Il est question en effet de renforcer les capacités de ces bureaux aux niveaux technique et scientifique afin qu'ils répondent aux attentes des citoyens en matière de lutte contre la transmission de maladies et épidémie et de contrôle de la sécurité sanitaire des produits alimentaires, a-t-il précisé. Ce colloque international vient couronner une série de rencontres initiées par le ministère de l'Aménagement du territoire national, de l'urbanisme, de l'habitat et de la politique de la ville selon un programme d'exécution du nouvel agenda des cités, adopté à l'occasion de la Conférence des Nations unies sur le logement et le développement urbain durable (Habitat III), tenue à Quito en 2016.