Secteur de la culture, des arts et de la communication relevant du PPS Mohamed Nait Youssef La situation des secteurs de la culture, des arts et de la presse dans notre pays interpelle à plus d'un titre. En effet, dans le cadre du suivi des secteurs socio-professionnels du Parti du Progrès et Socialisme (PPS) de la situation actuelle dans laquelle vit notre pays suite aux répercussions de la propagation du Coronavirus, le Bureau national du secteur de la culture, des arts et de la communication relevant du Parti a tenu, lundi 5 octobre au siège national du parti à Rabat, une réunion afin d'examiner la situation générale des secteurs de la culture, des arts, de la presse et de la communication suite aux mesures de précautions sanitaires prises visant la limitation de la propagation de la pandémie. En ces temps de pandémie, le secteur de la culture et des arts est un domaine qui se meurt... en silence. Certes, les raisons sont multiples dont essentiellement la crise due à la Covid-19, mais les appels des professionnels semblent tomber dans l'oreille d'un sourd. Suite à cette situation, le bureau national a exprimé, dans un communiqué rendu public, son profond mécontentement face à «l'indifférence du Chef du gouvernement ainsi que son gouvernement qui n'avaient pas répondu aux appels exprimés par les différents organismes représentatifs des artistes, et à travers des correspondances et mémorandums mettant les lumières sur l'ampleur de la crise et des dégâts sociaux ayant subi les artistes suite à la perte d'emplois après avoir fermé tous les espaces de spectacles, d'expositions, sans oublier bien entendu l'interdiction des fêtes populaires et familiales en raison de la propagation de l'épidémie pendant neuf mois». En outre, le bureau national a dénoncé tous les discours populistes qui se sont répandus récemment de manière systématique et organisée dans les réseaux sociaux, et soutenus politiquement par des milieux réactionnaires afin de sous-estimer la culture, les arts, les artistes et les créateurs et salir l'image symbolique des intellectuels et des artistes dans notre pays, comme si les artistes et créateurs ne faisaient pas partie des citoyens marocains, peu-on lire dans le communiqué. En revanche, le bureau a appelé à la nécessité d'accorder de la plus grande importance à la catégorie des artistes, notamment les plus vulnérables, qui sont à l'arrêt et qui n'ont pas de sources de revenus, et ce en les aidant socialement à l'instar des autres catégories sociales. «Il est nécessaire d'œuvrer pour protéger la vie culturelle et artistique marocaine en la soutenant et en continuant à assurer des services culturels aux citoyennes et citoyens, mais aussi en redynamisant la scène culturelle et en ouvrant les théâtres, les maisons de culture et de jeunesse, les espaces de spectacles et d'expositions dans les régions non infectées, tout en respectant les mesures sanitaires», ajoute la même source. La culture et les arts, c'est aussi une vision claire, efficace et efficience. Dans cet esprit, le bureau a indiqué sur la nécessité de préparer un plan d'action national pour évaluer les pertes et les dégâts dus à l'arrêt des activités culturelles et artistiques dans l'objectif de prendre des mesures et actions afin de protéger la vie culturelle et ses créateurs, sauvegarder le pluralisme culturel, intellectuel et politique, garantir la liberté d'expression et d'opinion et préserver les acquis dans les domaines de la culture et de la presse. Le chantier de la protection sociale des artistes n'est pas en reste des sujets abordés lors de la réunion tenue le 5 octobre au siège du Parti à Rabat. A l'issue, le bureau a appelé à la nécessité d'accélérer la cadence du règlement du dossier de la protection sociale des artistes et de l'organisation des professions artistiques, conformément aux dispositions de l'article 26 de la Constitution et du statut de l'artiste et les métiers artistiques, sans oublier le développement le domaine des droits d'auteur et des droits voisins. Pour ce qui est de la polémique soulevée dernièrement sur le soutien des projets artistiques, le Bureau National du secteur regrette le grand malentendu qui a suivi ce débat en raison de ‘'l'accumulation des erreurs en matière de la gestion de la politique de soutien public, et l'absence d'une politique de communication efficace de la part du gouvernement permettant aux citoyennes et citoyens de comprendre la nature de ce soutien et objectifs escomptés.'' Le bureau national s'est arrêté sur la nouvelle réalité du secteur de la presse et de la communication notamment la presse écrite et électronique qui font face à un éventuel ‘'effondrement total'', ainsi que le sort incertain des métiers qui leur sont associés dont les journalistes, rédacteurs, techniciens, infographistes, imprimeurs, sans oublier la situation économique instable des entreprises de presse largement impactées par la pandémie. Il a appelé en outre à soutenir les entreprises de la presse écrite et électronique pour faire face aux répercussions post-coronavirus, et mobiliser les capacités nécessaires pour développer la lecture des journaux papier et électroniques, ainsi que l'éducation aux médias. Par ailleurs, le Bureau national n'a pas manqué d'exprimer sa solidarité avec tous les artistes et professionnels impactés par la pandémie, tout en appelant à la nécessité de promouvoir leur secteur qui emploie des milliers de citoyennes et citoyens sur l'ensemble du territoire du Royaume, et à augmentation du budget alloué à ce secteur qui demeure le plus faible des budgets de l'Etat. Selon le bureau, ce débat sur le secteur à mis la lumière sur l'importance d'élargir le champ d'intérêt du gouvernement au niveau organisationnel, mais aussi en matière de l'accompagnement et de la structuration de la vie culturelle et médiatique dans le but d'inclure à la fois les professionnels, les institutions et les individus dans les quatre coins du pays. Dans le même contexte, le bureau national, a décidé d'organiser dans les prochains jours une conférence intellectuelle sur le thème Les politiques publiques d'aujourd'hui dans le domaine de la culture et les exigences de la période post-coronavirus, à la lumière du nouveau modèle de développement.