Le géant américain Google va proposer un nouveau produit permettant à des éditeurs de presse d'être rémunérés pour des contenus publiés via sa plateforme, dans ce qui constitue une tentative d'apaisement dans les relations entre les deux parties. Selon l'annonce faite jeudi dernier par le patron de Google Sundar Pichai dans un billet de blog, le géant américain va investir 1 milliard de dollars dans des partenariats avec des éditeurs de presse à travers le monde. «Cet engagement financier (…) rémunérera des éditeurs pour créer et sélectionner des contenus de haute qualité, pour une «expérience» de l'information en ligne», écrit Pichai. Il précise que le nouveau produit sera d'abord disponible sur Google News sur Android, puis sur Google News sur iOS (le système d'exploitation des appareils mobiles d'Apple). A terme, il sera également déployé via les recherches standards (Google Search) et sur Google Discover, le flux d'informations personnalisé proposé par Google. Selon Pichai, Google a déjà signé des accords pour ces nouveaux contenus, regroupés dans un «Google News showcase», avec près de 200 éditeurs en Allemagne, au Brésil, en Argentine, au Canada, au Royaume-Uni et en Australie. Parmi ces éditeurs, Google cite notamment Der Spiegel, Stern, Die Zeit, Folha de S.Paulo, ainsi que des éditeurs plus locaux comme «El Litoral , GZH , WAZ and SooToday». Google est aussi en train de négocier des accords dans d'autres pays comme l'Inde, la Belgique et les Pays-Bas, indique Sundar Pichai. Selon Sundar Pichai, le «Google News Showcase» sera constitué d'espaces dédiés permettant aux éditeurs participant de mettre en forme leurs articles afin d'apporter plus de profondeur et de contexte grâce à des chronologies, des découpages de présentation, et des articles liés. «D'autres composants comme la vidéo, l'audio, et des résumés quotidiens suivront», selon Pichai. Google, à l'image d'autres grandes plateformes internet comme Facebook, entretient des relations tumultueuses avec les éditeurs de presse qui lui reprochent d'utiliser leurs contenus à son profit, sans partager suffisamment la valeur qu'il en tire. «Il est clair que Google ressent la pression de la législation et des mesures gouvernementales conçues pour les amener à la table des négociations», a estimé l'European Publishers Council (EPC), une organisation représentant les intérêts de plusieurs éditeurs de presse européens dont The Guardian, Alex Springer ou Rossel, dans un communiqué. «En lançant leur propre produit, ils peuvent dicter les termes et conditions, saper la législation conçue pour créer les conditions d'une négociation équitable, tout en affirmant qu'ils contribuent à financer la production de nouvelles», a ajouté l'EPC. Facebook a annoncé cet été l'accélération du déploiement à l'international de sa section d'informations, qui permet à des éditeurs de presse d'obtenir une rémunération pour leurs contenus. La section propose une sélection d'articles de quotidiens, magazines et sites partenaires. Le géant des réseaux sociaux paie une partie des partenaires, qui sont plus de 200 aux Etats-Unis, dont le Wall Street Journal, le Washington Post, People, les chaînes ABC, CBS News ou Fox News.