Présentielle ou distancielle, la prochaine rentrée scolaire? N'attendons surtout pas la réponse du ministère de tutelle, il s'en est dérobé et essuyé les mains pour mettre les parents d'élèves devant leur entière responsabilité. La balle est ainsi dans le camp des familles marocaines à s'assumer dans un triste jeu de poker où cette fois-ci on risque de perdre non pas du pognon, mais l'avenir de nos enfants. A quoi servirait un exécutif élu, pour une bonne partie, si, en fin de compte, ne pouvait pas trancher sur une question névralgique, après mûre réflexion, en concertation avec tous les intervenants du secteur? On ne saurait tolérer cette escapade aventurière du gouvernement dénotant, bel et bien, d'un manque de responsabilité à l'égard de la mission qui lui est assigné. Par cette indécision jetée dans la mare, il ne fait que semer encore plus la confusion au sein des ménages désemparés. Il est bien évident que le dilemme est délicat, en ces moments de pandémie en tendance, de plus en plus, haussière. Une raison plus de se donner assez de temps pour décortiquer toutes ses bifurcations. Rien n'empresse de se précipiter à fixer la date de la reprise, comme si c'était dans des circonstances de normalité coutumière. Le couperet est donc tendu sur le cou des foyers en pleine hantise causée par le virus et au cœur de la trouille pour les enfants, à la veille de l'entame des études. Comment le ministère ose-il s'évertuer à balancer une décision d'aussi grande importance, alors que lui-même est incapable de se résoudre ? Il sait pertinemment que, à présent, le présentiel est gravissime, en période de virulence virale qui s'installe, en particulier dans certaines régions. Il ne sait pas sans savoir non plus, que le distanciel fut un sacré fiasco aussi bien aux enseignants non assez outillés pour ce genre d'exercice que les apprenants dont les conditions sociales ne sont pas égalitaires pour l'ensemble. Le fait de faire endosser cet imbroglio aux parents d'élèves est un échappatoire «sournois» sans précédent. Une démission qui ne dit pas son nom, au moment où l'ultime mot revient à l'Autorité décisionnelle de l'exécutif. Mais, il semble bien que le lobby de l'enseignement privé dont une flopée est au sommet de la sphère, fait grande pression sur un ministre«frêle», toujours la à merci de son hégémonie. A notre humble avis, il fallait prendre tout le temps à débattre de la problématique sans se hâter à reprendre l'école, en ce début de septembre. Ce serait, en fait, une opportunité d'avoir plus de visibilité sur l'épidémie et les mesures à prendre en fonction de l'évolution de son état. Le débat devrait comprendre toutes les parties concernées, en rapport avec le secteur plus spécialement les structures associatives des parents d'élèves, tous cycles confondus, les responsables du domaine tant au niveau provincial que régional, les services extérieurs de l'Etat, les décideurs du conseil supérieur de l'éducation et de la formation, les organisations politiques et syndicales, la société civile. Cette approche inclusive permettrait, sans doute, à approfondir la discussion et faire éclore une vérité commune. «Au choc des idées, jaillit la lumière!» disait un jour Nicolas Boileau, philosophe français du 17e siècle. Il y aura, sans doute, meilleure alternative enfouie dans les tréfonds de ce parterre des constituantes de la société.Il suffit tout simplement de libérer la parole ! Une démarche qui aurait dû être plus efficiente, serait à même d'éviter tout l'amalgame qui s'empare des familles et surtout de les exempter de cette tâche obsessionnelle.