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Ministère de l'Education : un démenti, et après ?
Publié dans Challenge le 12 - 08 - 2020

Malgré le démenti du Ministère concernant le choix d'un scénario définitif de rentrée scolaire, le flou reste intact au sujet des modalités de cette reprise des cours. Et le peu de visibilité autour du sujet, le manque flagrant de préparatifs spécifiques ou même le fait de retarder la décision le plus tard possible n'y change rien.
« Si on se prépare maintenant, on aura une rentrée en Novembre prochain. Et même dans l'hypothèse la plus optimiste pour le 7 septembre, il n'y aura pas assez de temps pour préparer et faire une rentrée sans pagaille ». C'est la conclusion à laquelle aboutit Mohamed El Khomssi, Professeur à la FSJES de l'Université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès. Depuis que le Ministère a fait une sortie pour recadrer « certains médias » sur le type de rentrée qui sera adoptée, c'est le silence. Au moment même où les parents d'élèves, les élèves, les étudiants et les enseignants se meurent d'inquiétudes sur les conditions dans lesquelles la rentrée sera faite. Et la réponse partielle du Ministère qui consiste à dire « on va répondre plus tard » n'a pas apaisé les inquiétudes. Au contraire, elle n'a fait qu'ajouter à l'inquiétude une dose supplémentaire d'incertitude. Pourtant les défis sont nombreux, et le temps presse.
Des questions sans réponses
Défi 1 : Protocole sanitaire. Le premier défi réside là, dans le protocole sanitaire qui sera mis en place aussi bien dans les écoles que dans les cités universitaires. Et les questions sont nombreuses : comment pratiquer la distance sociale ? Quand et où disposer les produits d'hygiène ? Comment réaménager les espaces pour accueillir ce monde ? Toutes ces réponses sont à prévoir en cas de reprise des cours en présentiel. « À ce jour, on ne voit aucun signe du protocole sanitaire à mettre en place à l'horizon. Notons que ce sont quelque 9 millions d'élèves et environ 1 million d'étudiants qui doivent reprendre le chemin des bancs à la rentrée, soit le 1⁄4 de la population marocaine. Ceci ne se réalisera pas par miracle », analyse El Khomssi.
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Et si dans les écoles à capacité et/ou entrée limitée, on peut techniquement mettre en place un protocole sanitaire assez rapidement, qu'en est-il des universités publiques qui comptent parfois des dizaines de milliers d'étudiants comme dans les FSJES de Casablanca et de Fès ? Là aussi, des réponses pratiques sont attendues sur la tenue des cours, l'organisation des examens du baccalauréat prochain et dans les universités, l'intégration des bacheliers, etc.
Défi 2 : Accueil dans les cités universitaires. « La majorité des cités ne sont aujourd'hui pas prêtes pour recevoir les étudiants. Et il n'y a à ce jour non plus aucun signe positif des dispositifs sanitaires à adopter dans les cités universitaires », constate le Professeur. Les questions relatives à l'organisation et au retour des étudiants dans leurs cités respectives restent encore sans réponse.
Défi 3 : Protocole de transport. Le transport, durant l'année scolaire et universitaire, crée évidemment une masse énorme de mouvement que doivent subir les villes. Comment seront gérés ces mouvements pour éviter une propagation du virus ?
Le tout, sans oublier que les apprenants ont quitté l'école depuis le 16 mars dernier. Et qu'avec de si longues vacances, le constat d'une dégradation du niveau s'impose. Beaucoup n'ont pas réussi à conserver leurs acquis ou la totalité. Ce qui mérite un effort supplémentaire certain pour une remise à niveau.
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Finalement, le 7 septembre reste une date plus proche qu'il n'y paraît et le silence fait penser que l'on penche pour une hypothèse dans laquelle une chute accélérée des cas de contamination est attendue. Et des nombreuses propositions faites au Ministère pour préparer la rentrée n'ont pas été retenues. Parmi celles-ci, une possibilité de laisser le calibrage de la rentrée aux académies régionales afin d'adapter leurs dispositifs à leur contexte spécifique. « C'est une décision politique, pas uniquement technique, consent El Khomssi. Le risque d'avoir une rentrée à plusieurs vitesses existe, entre des régions qui ont plus de moyens que d'autres, ou des régions que la crise sanitaire frappe un peu moins que d'autres. Certaines régions risqueraient de faire mieux que les autres ; ce qui créerait des différences, avec tout son corollaire d'effets psychologiques sur les parents, les étudiants, les régions, etc. ». Idem pour les questions liées aux ressources humaines nécessaires à la relance des cours : le Ministère va-t-il faire appel aux retraités, aux vacations et à une augmentation de la charge horaire ? Rien n'est moins sûr.
Indécision
En attendant des réponses à tous ces questionnements, les réseaux sociaux bruissent de parents qui deviennent de plus en plus insistants pour avoir une certaine clarté sur les décisions concernant cette rentrée. Car l'indécision ne touche pas que les parents, les élèves, les étudiants et les enseignants ; elle met aussi en stand by tout un nombre d'entreprises qui ne savent toujours pas si elles doivent investir ou pas. C'est le cas des librairies, des vendeurs de vêtements scolaires pour enfants qui doivent s'apprêter pour la rentrée, des grossistes et importateurs de matériels didactiques et manuels scolaires qui attendent dans le flou. « Avec l'impossibilité de savoir vers quoi on se dirige comme scénario, tous ces acteurs n'arrivent pas à prendre de décision en matière de mobilisation de fonds pour préparer cette rentrée. Ce serait un suicide économique, par ces temps de crise sanitaire qui ont déjà bien ébranlé toutes les activités. Donc l'attitude est à une prise de risque zéro », fait remarquer Mohamed El Khomssi. Et pour rappel, 15 à 20% du chiffre d'affaires annuel de ces vendeurs de vêtements scolaires se fait à la rentrée. « Tout le système est suspendu à la première phrase du Ministre qui annoncera quel type de rentrée sera fait début septembre prochain », lâche finalement le Professeur d'université.
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