Autorité nationale de la régulation de l'électricité Les critiques fusent de toutes parts après la révélation des noms des membres de l'autorité nationale de la régulation de l'électricité (ANRE), objet d'une forte contestation quant à leurs compétences. Du moins pour plusieurs d'entre eux. Il faut dire que l'information a suscité un tollé sur les réseaux sociaux et au sein des états-majors des partis de l'opposition. En fait, les nominations décidées par les chefs de la chambre des représentants et des conseillers vont à l'encontre de la loi n°48-15 qui dispose dans son article 25 que le choix des membres se base sur les critères de compétence en matière financière, juridique ou encore dans le domaine de l'énergie, alors qu'il n'en est rien. D'ailleurs, les formations parlementaires de l'opposition notamment le Parti du progrès et du socialisme (PPS), le Parti de l'Istiqlal (PI) et le Parti authenticité et modernité (PAM) ont adressé une lettre commune au président du Parlement, Habib El Malki, en lui signifiant la gravité de son acte qui contredit aussi bien les dispositions de la Constitution que le règlement intérieur de la Chambre des représentants, tout en soulignant la nécessité du respect de la démocratie participative. Cela étant, le principe de délibération n'a été nullement respecté par les présidents du Parlement qui ont, apparemment, fait cavaliers seuls préférant agir en catimini au lieu de se concerter avec les groupes parlementaires. En termes plus clairs, il s'est avéré que c'est la logique de l'allégeance partisane qui a prévalu dans leurs choix, en discréditant davantage l'image de l'institution législative. Même son de cloche auprès des membres du bureau de Chambre des représentants qui ont, de leurs parts, adressé une lettre au président Habib El Malki, afin qu'une réunion extraordinaire puisse se tenir concernant ces nominations prises de manière individuelle et qui n'ont fait l'objet d'aucune consultation, déclarent-ils. Notons par ailleurs que le Bureau politique du PAM a désavoué le président de la Chambre des Conseillers, qui n'est autre que Hakim Benchamas, en appelant les membres désignés parmi son parti de présenter leurs démissions et ce dans un délai d'une semaine sous peine de sanctions disciplinaires, apprend-on dans un communiqué rendu public. De son côté, le Chef du gouvernement, Saâd-Eddine El Otmani, a indiqué dans un communiqué qu'il a nommé des noms « sur mesure », tout en précisant que sa démarche a été menée conformément aux règles délibératives en dépit que le texte de loi ne l'oblige en rien d'agir de la sorte.