Aujourd'hui, c'est un illustre commis de l'Etat qui confie son sentiment frôlant le ressentiment, mais savamment velouté d'espoir, envers le transporteur aérien national. Le vieux routier des affaires publiques nationales, Driss Benhima, en connaissance de cause, ne se brouille guère les pédales pour faire tomber son verdict, sans fioriture ni dérobade. Il est question, à croire sa plaidoirie pour une sortie de crise, de relancer la machine, par le biais de trois pistes salvatrices. Il y a lieu de reconnaître, en premier lieu, l'impact capital que la pandémie a fait subir au secteur, partout dans le monde. La seconde vague ne fait qu'empirer ces derniers temps dont les répercussions accablent davantage son décollage. On s'y attendait et adaptait l'évolution de l'aérien à cette nouvelle conjoncture, à travers des mesures mûrement mises en fonction. Dans notre pays, l'Etat s'y met également, par le truchement des décisions qui paraissent drastiques et caduques. On procède au licenciement systématique de 750 salariés dont 150 pilotes et au relèvement par la bagatelle de 6 milliards de dirhams. Un effort non négligeable qui permettrait, sans doute, à lui insuffler des bouffées d'oxygène, en ces moments de souffrance. A cet égard, on ne saurait passer sous silence les services loyaux que la compagnie rend, tout au long de son parcours sur le ciel universel, dans un élan compétitif acharné. Il importe donc de poursuivre cet entrain ascendant, mené avec cœur par les multiples décideurs dont, en fait, Driss Benhima vient de faire part d'une réflexion illuminée du grand chevronné en la matière. Dans un souci ardent de préserver le label national de la compagnie dont le symbole incarne la fierté et l'exception marocaines, il y a des lustres, il épanche trois scenarii, en vue de prétendre à la délivrance pérenne, sans saupoudrage ni tâtonnement. Le premier consiste à appuyer la compagnie aérienne d'une manière consistante, par l'intermédiaire pas uniquement en accordant des fonds mais aussi, en atténuant la vanne fiscale afin d'absorber les charges suffocantes. La seconde suggestion met l'éclairage sur une solution non sans pertinence, au sujet de laquelle il serait souhaitable de se transformer en société à bas coût, de nature à s'attribuer un afflux accru sur le marché mondial, à l'instar d'une nuée de compagnies aériennes de la planète. La dernière alternative qui aurait l'air de se soustraire pour de bon, au malaise de chronicité déconcertante. En effet, tel que tenté, un peu partout dans les quatre coins du globe, l'aviation essaie constamment de faire sa mue pour se remettre en question et se ressaisir, en conformité avec la mutation profonde qui s'emploie dans le monde de l'aérien. Pour l'ancien PDG de la compagnie, en entrevue avec la chambre française de commerce au Maroc, il serait naturel d'opérer «sa vente», tout en concluant le dépôt de bilan, la solde des salariés et surtout la préservation de l'enseigne royale, frappée des couleurs nationales. Une action citoyenne dont le Souverain serait l'Artisan de Haute Sollicitude. On continuerait donc à honorer la Nation, à l'empreinte notoire des responsables au renom confirmé, pareil à ce qui se passe dans des entreprises similaires en faillite qui, ipso facto, se lancent à des essais de redressement radical. C'est en tout cas, ce que pense un connaisseur avéré de la trempe de Driss Benhima qui n'est point n'importe qui dans le domaine.