Décidément, l'atteinte flagrante aux lois en vigueur ne fait que pleuvoir dans la province d'Inezgane Aït Melloul. Hier, à la même chronique, on avait évoqué les canards d'un député et secrétaire de la commune d'Aït Melloul qui s'est permis de violer les dispositions de l'article 65 du code communal 14-113. Aussi, avait-on rappelé succinctement une série de couacs dont la plus éclatante qui saute aux yeux n'est autre que l'évincement du président de la commune suscitée et deux de ses proches collaborateurs. En survolant une multitude de bavures, on atterrirait aujourd'hui sur un énième impair fomenté cette fois-ci par le maire de la commune de D'cheira, relevant de la même province sus mentionnée. Tout d'abord, il importe de relever que cette compilation d'exactions provient de membres communaux issus de la même obédience politique. Le fauteur, également parlementaire à la première chambre, s'était «adjugé» une large superficie domaniale de plus de 4,5 ha, moyennant un coût modique d'environs 200 dhs le m2. Entre temps, des soi-disant «ayant-droits» se sont insurgés contre cet accaparement, dans la zone dite «Akhlij». Mais, il paraît que l'adjudicataire avait «astucieusement» fait usage de son registre représentatif pour «purifier» la transaction juteuse. Après avoir monté de toutes pièces, son projet immobilier, il l'aurait cédé à un gros promoteur du domaine, très connu de la région, voire à l'échelon national. L'opération dont l'amodiation serait dit-on, élevée à plus de 60 millions de dhs, réparties en plusieurs tranches, se serait fait épingler tout récemment, du fait que les éléments de l'affectation sur la base de laquelle le contrat aurait été conclu, ne sont pas respectés, telles les modifications du projet et les dates de l'exécution. Toutes les anomalies qui ont entaché le projet, puisqu'il aurait été transformé par des rajouts non convenus, du genre de station de carburant ou encore de salle de festivités et autres, ont freiné la finalisation du projet entre l'acquéreur qui a déjà versé l'avance et le vendeur. Après l'arrêt des travaux et réquisition de certains engins du chantier, il va sans dire que le député s'en trouverait dans de beaux draps avec cette «manigance» qui ne dit pas son nom. Devant toutes ces irrégularités qui taraudent le projet, les services domaniaux seraient dans la majeure obligation de résilier le contrat, alors que le promoteur en question se devrait de récupérer ses droits. Voilà un nouveau «canular» qui éclate sur une affaire scabreuse dont le héros ne serait autre qu'un représentant des citoyens locaux, en sa qualité de président de la commune et représentant de la Nation, en tant que parlementaire. Ce type de comportement qui infeste, malheureusement, les instances élues à outrance dans le royaume, contribue à la profusion des manies nocives au sein de la société. D'autant plus que l'image du pays est profondément affectée pour la démocratie locale. On ne saurait alors relever le niveau d'intégrité de gestion des affaires publiques, avec un corps élu incivique et corrompu. La responsabilité incombe forcément aux formations qui se paient le luxe d'intégrer dans leurs rangs des énergumènes indignes de la mission dont ils sont en charge. L'Etat a, de son côté, une part de responsabilité dans la défection de l'élément humain, de par le laxisme et la connivence dont font preuve certains agents d'Autorité. Pourvu que les campagnes de coercition qui s'étendent, à présent, dans les rouages des milieux représentatifs, à travers les inspections rigoureuses de la cour des comptes et de l'Intérieur soient à même de dissuader les contrevenants illicites et d'honorer l'action politique, à travers des élections justes, équitables et transparentes.