C'était vraiment un plaisir de suivre un débat politique, animé par trois partis sur le digital. Les formations du camp de l'opposition qui se sont livrées à un échange de haute qualité, l'Istiqlal, le PPS et le PAM, ont très franchement gratifié le public à distance de l'image saine à laquelle le paysage politique se devrait de s'identifier. Durant un peu plus de deux heures d'affilée, Nizar Baraka, Nabil Benabdellah et Abdeltif Ouahbi, respectivement leaders des organisations politiques précitées, ont tenu un discours de ce qu'on pouvait appeler, sans crainte de se tromper, de «rencontre de l'espoir». De bout en bout, on sentait se dégager comme une lueur sereine qui emplissait cette tribune ambiante. Sans nulle intention de décortiquer sa teneur pertinente à tenir en haleine tout un chacun, car il est bien évident qu'un tel événement serait médiatisé, en long et en large, on se contentera de se focaliser sur l'aspect inédit de ce confluent, arpenté dans les dédales de l'avenir. Décidément, cette crise virale fait bien du mal dans le monde, mais, fait aussi du bien dans le sens où elle façonne certaines habitudes mal au point. Mieux encore, elle fait, sans nul doute, raisonner des êtres qui ne font que résonner mal. En fait, comme par enchantement, on redécouvre des valeurs qui étaient égarées dans les rouages de la société, comme la solidarité, la confiance, le sens du civisme, le lien de l'appartenance…Des vertus fortes qui reviennent durant cette pandémie, mettant en exergue tout ce dont est capable un peuple d'exception. Au cœur de cet esprit de communion, s'est donc produite cette rencontre politique qui cherchait, non seulement d'animer une quelconque soirée de ce mois sacré, mais de s'inspirer de ce climat de réhabilitation globale qui, à coup sûr, tend à s'instaurer, sans s'en rendre compte, peut-être. En tous les cas, les trois partis de cette soirée-là étaient conscients de ce qui advenait à leurs yeux. Dans leurs interventions respectives, ils n'ont pas cessé de se balancer le terme «confiance» qui se répétait, à chaque fois. Ils savaient, à priori que c'est là où le bas blesse, si bien que les populations ont quasiment perdu confiance aux institutions et, de ce fait, sombraient dans le néant. Il fallait d'abord mettre le doigt sur ce point vital, car on ne peut faire de la politique si ceux à qui est destinée l'action politique ne croyaient guère au discours de la politique. Ce serait comme si on donnait des coups d'épée dans l'eau. Naturellement, il fallait aussi faire prévaloir l'exemple de la bonne action politique, sérieuse et crédible, pour prétendre gagner la confiance des gens. Or, jusqu'ici, on produisait une piètre prestation politique bourrée de déperdition qui désabusait l'opinion publique au point de s'en dissocier. Le tour d'horizon qui s'est égrené, en toute conscience, lors de cette entrevue partisane, se faisait l'écho de cette assise incontournable. Partant de ce fait récent, relatif à la divulgation du projet de loi de l'usage des réseaux sociaux, les trois partis politiques se donnent la preuve de la médiocrité du produit politique qui crucifie, en effet l'action politique. S'achemine-t-on, donc vers une réelle refonde de la prestance politique dans notre pays ? La rencontre de l'opposition qui s'est déroulée dans un entrain volontariste, résolument penché vers le renouveau, laissait percevoir des prémices plutôt prometteuses. On pouvait alors lire de «la réconciliation» sur toute la ligne, dans les sorties du PAM, parti mitigé sur la scène politique nationale. Pour le PI et le PPS, du mouvement national, on pouvait encore une fois, ressentir de la sève historique, consolidée par la chaleur des retrouvailles. En tous cas, on a eu droit à un beau menu de ce qui devrait être l'identité politique au service de la patrie et du peuple!