A peine eut-il entamé la seconde manche du confinement, que le Maroc se mit à réfléchir sur la stratégie à emprunter pour décréter le déconfinement. Serait-il fin prêt pour la date butoir du 20 mai prochain à larguer les amarres de la vie normale? Difficile de se prononcer, à présent, compte tenu de l'incertitude qui plane sur le degré de maîtrise de la pandémie! Certes, notre pays aura engagé une multitude de mesures aussi bien sanitaire que socioéconomique, à grande échelle. L'entrée en vigueur graduelle de ces démarches a été maintenue et renforcée encore davantage par d'autres décisions pour un mois supplémentaire, notamment le couvre-feu, à partir de 19h, avec l'avènement du mois de Ramadan. Il est vrai également que, depuis quelques jours, l'évolution de la maladie se stabilise, avec la hausse des remissions comparativement aux taux de décès qui a tendance à régresser, au fil du temps. Cependant, il semble bien que la cadence paraît avoir besoin plus de temps à «rassurer» d'une manière ferme. D'autant plus que des foyers relativement explosifs éclatent par-ci, par-là, laissant se faufiler, de temps à autre, un certain sentiment d'angoisse, sans, pour autant, tomber dans l'alarmisme collective. Il faut bien dire, à cet effet, que l'instauration de la confiance en les conduites de l'Autorité, sous ses diverses formes, au sein de la masse populaire est tellement profonde que nul ne saurait inquiéter, en ces temps d'endémie. Après avoir mis en place toutes les dispositions de précaution pour juguler la propagation du virus, notre pays est donc appelé à mettre en œuvre une action à la fois progressive et efficiente pour sortir des contraintes unanimement appréciées, dans une vingtaine de jours. En fait, il est question d'une politique empreinte de pondération comme ce fut le cas jusqu'à présent, mais pareillement une approche éprise de volontarisme en direction des citoyens. Une équation assez complexe, puisqu'il s'agit, en effet, de cerner de près la transmission de l'épidémie, tout en redressant les fondements de l'économie du pays, en perte de vitesse et assurant l'équilibre social des masses affectées. Il ne fait pas de doute que notre pays déploie des efforts considérable pour concilier les deux segments diamétralement opposés, par le biais de la focalisation sur les aspects liés à la santé des compatriotes, plus que d'autres considérations et, parallèlement, sur la paix sociale, en s'ingéniant à se mettre à l'écoute des franges les plus démunies de la société. Toutefois, il convient aussi de reconnaitre que ces activités de mécénat pour la réussite desquelles s'activent les institutions publiques, la société civile et les personnes à titre individuel, vont finir, à la longue, par user leurs auteurs. Il est également à souligner que le déconfinement auquel il va falloir se pencher, ne peut se faire, du jour au lendemain, à l'image des mesures d'endiguement, prises, jusqu'ici, dans la progressivité salutaire. La levée de l'état d'urgence est censée, en amont, être posément anticipé, avec la lucidité et l'audace des autorités sanitaires et sécuritaires qui ont fait montre, tout au long de cette crise, d'une attitude proactive qui ne leur ferait pas défaut lors de la mise en en fonction du déconfinement. La stratégie de l'Etat se devrait, à notre sens, de procéder par adoucissement progressif des restrictions, en amont avant d'entrer dans l'ère de la généralisation de la vaccination qui s'avère une phase finale incontournable, à l'instar de nombre de pays du monde, pour mettre un terme à l'épidémie. Il va sans dire que la précipitation dans ce sens, ne mènerait qu'à un éventuel rebond de la maladie, quitte même à passer la fête de la rupture du jeûne dans le confinement. Il ne faudrait surtout pas prendre de risques, à une étape cruciale de l'évolution de la pandémie. On dira qu'on n'en est pas encore là, puisqu'il faudrait tout d'abord, mettre à l'écart ce redoutable virus. Mais, il importe également d'avancer que la préparation du déconfinement est tributaire à un timing, fondé sur un échelonnement de phases précises, qu'il est exclu d'ajourner ou de rater. Selon les statistiques qui se présentent actuellement, en dépit des gites contrôlés tout de même, les prémices de l'éclaircie se profilent à l'horizon. Mais, ne vendons jamais la peau de l'ours, avant de l'avoir achevé!