Bien qu'à ce jour la pandémie du coronavirus qui s'est emparée de la planète ait ôté la vie à plus d'un million et demi de personnes, la Corée du Nord de Kim Jong-un n'a encore signalé aucune disparition. Or, dans un communiqué en date de ce dimanche, l'Agence centrale de presse nord-coréenne KCNA a annoncé que, lors de sa réunion tenue la veille, le Bureau politique du Comité Central du Parti du Travail, présidé par le leader Kim Jong-un, a reconnu qu'«il est devenu impossible de retirer le danger de l'infection au virus dans une courte période et (qu') un tel environnement peut devenir une condition créant des obstacles à la lutte et au progrès». Aussi, ce dernier a-t-il adopté une résolution exigeant «des mesures nationales plus fortes afin de protéger la sécurité du peuple face à l'épidémie mondiale». Rappelant, par ailleurs, que la Corée du Nord qui «maintient une situation très stable contre l'épidémie (…) a pris des mesures anti-épidémie d'urgence de niveau mondial depuis le début et établi une organisation minutieuse», le parti insiste, également, sur l'impérieuse nécessité de prendre des «mesures nationales strictes pour contrôler fermement toute infiltration du virus à la lumière du développement expansif et solide de la maladie épidémique dans le monde» car le Covid-19, qui a infecté plus de 1,7 million de personnes à travers le monde, est devenu «un grand désastre qui menace toute l'humanité indépendamment des frontières et des continents». Mais, en rappelant que la Corée du Nord serait particulièrement vulnérable au Covid-19 du fait même de la faiblesse de son système de santé, certains observateurs étrangers, se basant sur des déclarations faites par des «transfuges», considèrent que Pyongyang aurait sciemment dissimulé l'apparition de l'épidémie sur son territoire. Ils s'appuient, pour cela, sur le fait que, dès le déclenchement de l'épidémie, la Corée du Nord avait placé en isolement des milliers de personnes et des centaines d'étrangers – dont des diplomates – et ouvert plusieurs centres de désinfection. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) signale, de son côté, qu'à la date du 2 Avril, 709 personnes – 698 nationaux et 11 étrangers – avaient été testées par la Corée du Nord et que 24.800 étaient même sorties de quarantaine. Le pays du «grand» Kim Jong-un qui, dès l'annonce de l'apparition de l'épidémie chez le voisin chinois, avait fermé ses frontières et imposé de strictes mesures de confinement aurait-il été réellement épargné par le Covid-19 ? La Corée du Nord serait-elle vraiment exempte du fameux virus ? C'est, en tous cas, ce qui ressort des déclarations faites aussi bien par les autorités de Pyongyang que par les médias officiels. Or, de telles assertions rendent très suspicieux les observateurs étrangers car il est très difficile d'admettre que le virus qui a infecté l'intégralité de la planète Terre aurait fait demi-tour après avoir buté contre les frontières hermétiques du pays de Kim Jong-un. La vérité serait-elle ailleurs? Attendons pour voir…