Quel est l'impact de la crise sur les dividendes? Plusieurs sociétés cotées ont entamé la réorganisation pour optimiser leurs trésoreries. Ainsi, le premier poste touché est celui des dividendes comme le montre l'exemple de C qui ont déjà décidé de ne pas distribuer de dividendes malgré un bénéfice net largement positif alors que la BMCI a annulé son dividende exceptionnel. Aussi, Colorado et Lesieur ont décidé de reporter la décision au sujet du dividende à proposer à l'Assemblée Générale. Comment expliquer ces décisions? Devant un chiffre d'affaires faible ou quasi-nul et des charges fixes, seule une trésorerie brute peut permettre de traverser cette disette sans mettre la clé sous le paillasson. Surtout, les émetteurs cotés peuvent effrayer leurs créanciers s'ils se mettent en chômage partiel pour faire bénéficier leurs salariés de l'indemnité de 2.000 DH par mois. De plus, cette indemnité est insuffisante pour garder les cadres et les haut-cadres, notamment en période de reprise. Ainsi, la trésorerie brute doit être préservée, en utilisant toutes les voies dont celle de la non distribution de dividendes, du tirage du maximum des lignes bancaires disponibles, du recours au crédit fournisseurs et du cost cutting sévère dans les charges variables. Est-ce que ces décisions sont définitives? Non car en matière de dividendes, c'est l'Assemblée Générale qui est souveraine vu que le Conseil d'administration ne fait que proposer. Ainsi, même en temps normal, le dividende n'est acquis que quand il est voté par l'AG qui peut très bien décider de le zapper. Par ailleurs, même après la tenue de l'AG, en cas de retour à la normale et de la sortie de la crise, rien n'interdit de distribuer des dividendes exceptionnels pour récompenser les actionnaires fidèles qui n'ont pas cédé leurs actions sur le marché secondaire. *(Directeur exécutif de flm.ma)