«Il faut donner de l'espoir aux jeunes» Que signifie la désignation de la Princesse Lalla Meryem en tant que «United Nations Champion Unlimited» par l'UNICEF? Cette désignation de la Princesse Lalla Meryem, en tant que « Championne des générations illimitées» signifie qu'elle sera un symbole pour toutes les générations, de l'enfance à l'adolescence, jusqu'à l'entrée dans la vie active. L'objectif est premièrement de préparer les enfants à accéder à la scolarité. Secundo, il s'agit de passer à l'intermédiaire, notamment aux adolescents et à ceux qui ont besoin de protection. Tertio, il est question de les préparer à rentrer dans la vie active et par la suite, à entreprendre. Pour cela, il y a actuellement 9 champions dans le monde : des princesses, des chefs d'Etat… Il s'agit surtout d'un partenariat entre ces champions et les présidents des multinationales et des grandes banques. Parce que l'objectif n'est pas uniquement de tracer une feuille de route des actions à mener, mais de disposer également des moyens et des fonds nécessaires à cet effet. L'argent c'est le nerf du développement, de la protection…Il faut aider les jeunes à créer leurs propres entreprises. On l'appelle «génération illimitée», car cela ne se limite pas uniquement à l'enfance, mais cela concerne aussi celui, qui jadis avait 5 ans au primaire, et qui a désormais 35 ans et est devenuentrepreneur et un acteur pour son pays. Quelle est votre lecture du Pacte national de l'enfant qui a été présenté à la clôture de ce 16e Congrès national de l'enfant ? Le pacte a été signé par le président du parlement, les ministres et les responsables des institutions. C'est un engagement qu'ils ont pris devant les enfants parlementaires pour les aider, les accompagner, à faire tout ce qui est nécessaire pour l'épanouissement, la scolarité des enfants marocains, répondre à leurs attentes et construire l'avenir de demain. C'est un engagement gouvernemental, parlementaire et institutionnel. Chaque ministre mettra en œuvre les attentes et préoccupations de jeunes dans son domaine. Quid du budget pour la mise en œuvre de ce pacte? Le gouvernement doit tout d'abord quantifier l'ampleur du défi à relever pour établir l'enveloppe budgétaire. Cela dépend de combien coûtera chaque opération ou engagement. Ce ne sont pas non plus tous les engagements qui auront besoin de financement. A titre d'exemple, le ministère de l'intérieur n'aura pas à financer ce que les gouverneurs, les walis… devront faire. Ce ne sont que certains projets qui doivent être matérialisés qui nécessiteront un appui financier approprié. Au niveau du ministère des finances, certains fonds sont alloués à l'action humanitaire, à la scolarisation. Donc, il ira piocher dans ces fonds-là. Ce n'est pas sûr que cela soit déjà intégré dans la prochaine loi de finances. Il ne faut pas se précipiter. Nous avons déjà le cadre. Il faut maintenant se pencher sur chaque engagement. Ce sont 7 piliers au total. Ce n'est pas si facile. Cela va concerner l'ensemble du Maroc, avec l'accent dans les zones vulnérables et enclavées. La priorité va être donnée aux enfants, aux jeunes filles et aux mamans dans les «Dar Oumouma». Ce nouveau Pacte est –il une garantie que les différents secteurs travailleront de manière coordonnée en faveur de l'enfance? Jusqu'à maintenant, les différents secteurs ont toujours travaillé de manière coordonnée. S'il y a parfois des dysfonctionnements, ce n'est pas parce que c'est voulu, mais parce qu'il y a peut-être complexité ou lenteur bureaucratique. Nous l'avons tous vu, les responsables ont pris un engagement devant les jeunes et devant le parlement des enfants. On ne peut pas jouer avec de tels engagements, car ce serait décrédibiliser l'action du gouvernement, que de ne pas mettre en œuvre les promesses prises. C'est un engagement qui a été pris également devant Son Altesse royale. Que vont-ils lui dire quand elle demandera le bilan dans un ou deux ans ? Je n'ai pas de préjugés négatifs ; je reste toujours optimiste. Je fais confiance à leur esprit de responsabilité. On assiste au phénomène des enfants de rue, notamment dans le nord, qui veulent rejoindre l'Europe. Comment ce pacte va-t-il résorber cette problématique? Il faut fixer ces jeunes ici, tout d'abord en leur donnant de l'espoir, en les réintégrant dans les structures familiales. Il ne faut pas les laisser dans la rue. Il faut les faire retourner à l'école ou leur faire intégrer des centres de formation pour trouver un emploi. Il faut donner de l'espoir aux jeunes. Il faut qu'ils se rendent compte qu'ils ont davantage à gagner en restant et en servant leur pays, qu'à prendre le risque peut-être de mourir. Propos recueillis par Danielle Engolo