Clubs sportifs cotés en bourse, marques d'équipements et vêtements sportifs, entreprises de sponsoring sportif, coaching sportif en ligne, conseil en image de sportifs… le sport n'est plus une simple passion comme jadis. C'est désormais un véritable business, à très forte valeur ajoutée et estimé à 800 milliards d'euros. En perpétuelle croissance, il est l'un des secteurs les plus résilients de l'économie mondiale et un vecteur de croissance pour de nombreux pays. Au Maroc, s'il existe de nombreuses opportunités d'affaires dans ce domaine, le Royaume a encore besoin de restructurer et professionnaliser son sport pour tirer pleinement profit de la manne financière qu'il offre. «L'avenir du sport c'est le business», a déclaré en substance Hamza El Hajoui, vice-président de la Fédération marocaine de football (FRMF). Le président du FUS-section football, qui intervenait au cours d'une conférence de presse organisée au Complexe Mohamed V de Casablanca par la Sport Management School (SMS) jeudi dernier, a souligné que le sport est un véritable catalyseur et une chance pour l'économie. Certains Etats, qui ont fait montre de compétences dans l'organisation de manifestations sportives, en ont d'ailleurs tiré profit pour booster leurs économies. De même, a renchéri Zaki Lhababi, Directeur général de Transatlas sport management, le sport est un véritable créateur d'emplois. Surtout qu'avec l'ère du digital, ce secteur a été témoin de l'émergence de nouveaux métiers qui sont venus étoffer davantage le portefeuille d'emplois qu'il offrait déjà. Aujourd'hui, le secteur du sport a un taux de croissance deux fois supérieur à celui du PIB mondial. D'ailleurs, en France, ce secteur recruterait 3 fois plus que les secteurs traditionnels. Si le sport offre de nombreuses opportunités économiques, il exige du professionnalisme, des cadres et managers bien formés pour être un levier de croissance et de développement, a confié Michael Tapiro, fondateur et directeur de la Sports management school de Paris. Même son de cloche chez le vice-président de la FRMF pour qui, «ce sont les acteurs du sport qui font que la sauce prenne». Pour faire tourner la roue au Maroc, Hajoui estime que «l'argent n'est pas une fin, mais un moyen à contrôler». Pour lui, la gouvernance, la confiance et la transparence sont les conditions majeures pour faire décoller la machine du sport au Maroc. Puisque c'est le manque de crédibilité de plusieurs dirigeants et de nombreux clubs qui empêche souvent les investisseurs de se lancer dans l'univers du sport, a indiqué Zaki Lhababi, qui dirige une agence de marketing sportif. Selon le fondateur de la Sports management school, il est nécessaire de professionnaliser et industrialiser le sport au Maroc. Pour lui, cela ne passera que par la formation de cadres et managers bien aguerris aux spécificités du secteur sportif. En plus de la formation, le vice-président de la FRMF estime que la loi 30.09, par laquelle les clubs marocains passeront du statut d'associations à celui de sociétés anonymes, dès janvier 2020, permettra d'assainir le secteur et d'ériger le principe de la reddition des comptes. «L'institutionnalisation du sport implique que les dirigeants auront une responsabilité pénale. Avec les sociétés anonymes, ils devront mettre fin à l'opacité et garantir la confiance des parties prenantes pour créer plus de valeur», a-t-il souligné. Ce statut permettra en outre aux clubs d'ouvrir leur capital aux investisseurs à hauteur de 66%. Mais par-dessus-tout, le royaume devra inventer un modèle de développement de l'industrie de sport adapté à ses besoins et spécificités pour développer son business sportif.