La croissance économique devrait atteindre 2,9% en 2019, a indiqué, mardi à Rabat, le ministre de l'Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, relevant que le taux de croissance des activités hors agriculture devrait s'élever à 3,3% contre 2,6% en 2018. Dans un exposé sur les préparatifs du projet de la Loi de finances 2020, présenté devant le Conseil du gouvernement, M. Benchaâboun a souligné que la croissance économique nationale est soutenue par la demande intérieure et que la maîtrise du déficit budgétaire devra se poursuivre en 2019 pour atteindre 3,5% contre 3,7% en 2018, a fait savoir le ministre délégué chargé des relations avec le Parlement et la société civile, porte-parole du gouvernement, Mustapha El Khalfi dans un point de presse à l'issue du Conseil du gouvernement. La maîtrise du déficit budgétaire a pu être opérée en dépit des mesures sociales prises en 2019, en particulier, l'accord issu du dialogue social d'un coût global de plus de 14 milliards de dirhams (MMDH), dont 6 MMDH pour la seule année 2019, a souligné M. Benchaâboun qui a également cité à ce propos le poids des dépenses de la Caisse de compensation (18 MMDH) dans un contexte marqué par la hausse des prix du Gaz Butane, ainsi que le coût des programmes sociaux avec la généralisation du Programme Tayssir au niveau du monde rural, l'augmentation des bourses universitaires, le renforcement du RAMED et la poursuite des programmes d'appui aux femmes veuves et aux personnes en situation de handicap. Benchaâboun a également fait observer que cette maîtrise budgétaire a pu être réalisée dans le contexte de la poursuite des programmes sociaux mis en œuvre par le Royaume et qui pèsent fortement dans le budget de l'Etat, soulignant à ce propos le lancement de la phase III de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) 2019-2023 pour une enveloppe budgétaire globale de 18 MMDH. Le ministre a, également, mis en avant les avancées réalisées en ce qui concerne la mise en œuvre du programme de lutte contre les disparités spatiales, et du chantier de la régionalisation avancée, relevant que les affectations budgétaires consacrées aux régions se sont élevées à plus de 3,6 MMDH. Le déficit budgétaire a pu également être maîtrisé malgré « les efforts économiques en faveur des entreprises », particulièrement après la décision de faire de 2019 l'année du règlement de la question du remboursement des arriérées de l'Etat au titre de la TVA au profit des entreprises estimées à 40 MMDH en début 2019. Ces indicateurs expliquent pour beaucoup la décision de l'agence de notation S&P Global Ratings de rehausser de « négatif » à "stable" la « perspective » de la note de la dette à long terme du Royaume, a souligné le ministre. Au début de son exposé, M. Benchaâboun a rappelé que le PLF 2020 a été élaboré en tenant compte des directives contenues dans les derniers Discours Royaux à l'occasion de la Fête du Trône et de l'Anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, ainsi que du Programme gouvernemental et de la note d'orientation adressée par le Chef du gouvernement aux différents départements ministériels, notant que l'actuel projet de loi de Finances intervient dans un contexte international marqué par d'importants défis économiques à la lumière des tensions que connaissent plusieurs régions dans le monde ainsi que dans le sillage du ralentissement de la croissance économique en Europe. El Khalfi a indiqué que l'exposé présenté par M. Benchaâboun a été suivi d'un débat profond axé principalement sur les orientations économiques, sociales, fiscales et de développement ainsi que sur les grands chantiers de réformes mis en oeuvre par le Royaume. Il a ajouté à cet égard que le ministre de l'Economie et des finances a fait part de l'engagement de son département à veiller à ce que les orientations générales du PLF 2020 cadrent parfaitement avec les Directives Royales et les conclusions formulées lors de cette réunion du Conseil du gouvernement.