Un «vent de changement» est en train de souffler sur les camps de Tindouf, où les dirigeants du polisario peinent à garder le contrôle de la situation face au désespoir et à la grogne généralisée qui y règne, a souligné, mardi à New York, l'Ambassadeur Représentant permanent du Maroc auprès des Nations-Unies, Omar Hilale. «A Tindouf, il n'y a que désespoir et désolation, couplés aux restrictions à la liberté de mouvement et de propriété», a déploré M. Hilale lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2468 qui proroge de six mois le mandat de la Minurso. «Vous êtes toutes et tous au courant des manifestations qui se multiplient et gagnent de l'ampleur dans les camps de Tindouf et qui démontrent le ras le bol de la population, maintenue contre son gré, depuis 44 ans, dans des camps militarisés, dans le déni le plus total de tous ses droits», a dit l'ambassadeur marocain à l'adresse des journalistes accrédités à l'ONU. Les dirigeants du polisario, qui règnent en maîtres dans les camps de Tindouf, n'hésitent pas à soutirer de l'argent à la population pour des raisons aussi simples que de se déplacer à l'extérieur des camps, a-t-il expliqué. Hilale a relevé, à cet égard, que le polisario a été contraint dernièrement de déployer chars et blindés pour garder le contrôle au sein des camps de Tindouf suite à ces manifestations. «Un vent de changement est en train de souffler sur les camps de Tindouf», a dit Hilale. Par ailleurs, l'ambassadeur marocain a noté que le Conseil de Sécurité a réitéré, dans la résolution 2468, sa demande pour l'enregistrement des populations dans les camps de Tindouf, seul moyen pour connaître leur nombre, protéger leurs droits et assurer que l'assistance humanitaire qui leur est destinée, leur parvienne sans être détournée, tout en appelant à mettre un terme au détournement de cette aide humanitaire par les dirigeants du polisario. Hilale a, de même, dénoncé l'embrigadement par le polisario d'enfants, comme le montrent les images des «défilés militaires» orchestrés par le mouvement séparatiste et dans lesquels ces enfants soldats sont contraints de participer. «Ces pauvres enfants devraient être sur les bancs des écoles et non au milieu de soi-disant défilés militaires», a dit le diplomate marocain. «Le monde a changé» Le polisario et ses mentors doivent comprendre que «le monde a changé et le temps du séparatisme est révolu», a affirmé Hilale, en rappelant que l'autonomie reste «l'unique solution» au différend régional autour du Sahara marocain. «Le compromis est la seule voie pour résoudre ce différend, et l'autonomie est l'unique solution que l'on puisse espérer», a souligné M. Hilale lors d'une conférence de presse au siège de l'ONU, suite à l'adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2468 qui proroge le mandat de la Minurso pour six mois. De ce fait, l'ambassadeur marocain a appelé le polisario à «tourner la page des discours rhétoriques et des positions idéologiques et à se rappeler que l'on est bien en l'an 2019 et non plus dans les années 1970». «Le monde a changé et le temps du séparatisme est révolu», a encore affirmé M. Hilale. Par ailleurs, l'ambassadeur marocain a noté que le Conseil de sécurité a réitéré, dans la résolution 2468, son injonction au polisario afin de se soumettre à ses résolutions 2414 et 2440 et respecter ses engagements à l'Envoyé personnel du Secrétaire général de l'ONU, dans ce cadre, de ne plus retourner dans la zone tampon de Guergarate et de ne pas déplacer ses soi-disant structures dans la zone à l'Est du dispositif de défense au Sahara marocain. La réitération de ces injonctions constitue un nouvel avertissement du Conseil, au polisario, que ses violations et provocations continues menacent non seulement la paix et la stabilité régionales, comme relevé dans le rapport du Secrétaire Général, mais risquent de compromettre le processus politique, a conclu Hilale.