Cette semaine est la plus longue pour Donald Trump puisqu'en ayant été désavoué, à deux reprises par le Sénat, bien que celui-ci soit contrôlé par les républicains, il va se trouver contraint d'user deux fois du droit de véto que lui confère sa fonction de président. Ainsi, si mercredi le Sénat lui a infligé un sérieux camouflet en approuvant une résolution l'exhortant à arrêter, sauf autorisation expresse du Congrès, tout soutien à la coalition menée par Riyad dans sa guerre contre le Yémen, le lendemain, jeudi, c'est ce même Sénat qui a voté contre le financement en vertu de la procédure «d'urgence» du mur qu'il entend construire le long de la frontière avec le Mexique, l'un des projets les plus emblématiques de sa présidence. Ainsi, 59 sénateurs ont approuvé une résolution «démocrate» proclamant l'annulation de «l'urgence nationale déclarée par le président le 15 février 2019». C'est dire que même dans son propre camp le locataire de la Maison Blanche ne trouve plus le soutien qu'il lui faut aussi bien en matière de politique étrangère que dans le cadre de sa politique intérieure. Aussi, c'est à partir du bureau ovale que le président Donald Trump, entouré de plusieurs membres de son équipe pour effacer des esprits l'image de son isolement après le double-camouflet dont il a été l'objet, a fait usage, ce vendredi, pour la première fois depuis son investiture, de son véto pour bloquer la résolution adoptée la veille par le Congrès. Dénonçant un vote des élus du Congrès «contre la réalité» et pour une «résolution dangereuse» et évoquant l'immigration clandestine, le président américain dira : «Le Congrès a la liberté de voter cette résolution et j'ai le devoir d'y apposer mon véto (…) les gens n'aiment pas le mot ‘invasion' mais c'est bien de cela qu'il s'agit»; ce à quoi le vice-président Mike Pence a immédiatement rétorqué : «Je n'ai jamais été aussi fier d'être debout à vos côtés». Lui emboitant le pas, Kirstjen Nielsen, la ministre de la Sécurité intérieure confirmera, de son côté, que «le fait qu'il s'agisse d'une situation d'urgence est indéniable». Mais nonobstant le double-camouflet subi cette semaine par Donald Trump, ce dernier a encore de très fortes chances d'avoir le dernier mot car pour outrepasser son véto, la majorité des deux tiers dans les deux chambres est requise ; ce qui, pour l'heure, est loin d'être acquis. Aussi, sauf total bouleversement total de dernière minute, le président américain qui a écrit dans un Tweet que «de grands juristes sont d'accord pour dire que nos initiatives pour régler l'urgence nationale à la frontière sud et protéger le peuple américain sont, à la fois, constitutionnelles et expressément autorisées par le Congrès» va pouvoir obtenir les quelques 8 milliards de dollars nécessaires à la construction hautement controversé d'un mur à la frontière avec le Mexique alors attendons pour voir…