L'affaire Ghosn révèle des «défaillances» dans le système judiciaire Japonais! La Fédération internationale des droits de l'Homme et le Centre pour les droits des prisonniers n'ont pas hésité à appeler récemment le gouvernement japonais à une révision de son système judiciaire. Maiko Tagusari, secrétaire générale de l'organisation japonaise «Centre des droits des prisonniers», a déclaré que «le refus du droit à l'assistance d'un avocat pendant les interrogatoires, sa détention prolongée avant inculpation et les conditions d'emprisonnement exposent certaines défaillances graves qui caractérisent le système judiciaire japonais depuis trop longtemps». Les ONG, qui plaident pour «un système de conformité avec les normes internationales des droits humains», ont affirmé que les autorités sont appelées à «prendre des mesures concrètes de manière urgente». «Une première étape devrait être la mise en place d'un dialogue sincère et constructif avec les organismes de l'ONU», soulignent les ONG, ajoutant que le gouvernement japonais «n'a pas dûment soumis» les rapports qu'il est censé présenter régulièrement. Force est de souligner que le patron le mieux rémunéré du CAC40 avait d'abord choisi pour le défendre un ancien procureur, Motonari Otsuru, mais face à son attitude jugée passive et aux rejets de ses requêtes de libération, il a décidé la semaine dernière de renforcer sa défense, en faisant appel à des vétérans du barreau. La détention prolongée de Carlos Ghosn au Japon, qui a suscité plusieurs critiques, doit être l'occasion de revoir le système judiciaire japonais, a constaté son nouvel avocat, Junichiro Hironaka. Selon ce dernier, «les procureurs le gardent en détention parce qu'il n'avoue pas. Je voudrais que les gens se demandent si c'est approprié du point de vue des normes internationales». Carlos Ghosn, dont l'arrestation le 19 novembre à Tokyo a secoué le monde des affaires, a été inculpé pour avoir minimisé, dans les rapports de Nissan remis aux autorités boursières, une partie de ses revenus : 9,23 milliards de yens (74 millions d'euros) de 2010 à 2018. Il a également été mis en examen pour abus de confiance. «Les procédures pour préparer le procès vont débuter. Il devrait se tenir quelque temps après l'été ou l'automne», a précisé Hironaka. L'avocat a repris la thèse d'une «stratégie» ourdie par Nissan, qu'a déjà avancée Carlos Ghosn pour expliquer sa chute. «J'ai l'impression que c'est un problème interne à Nissan», a-t-il dit. Selon le capitaine d'industrie, on a voulu l'éliminer du jeu pour contrer son projet d'intégration des trois compagnies de l'alliance : Renault, Nissan et Mitsubishi Motors.