On reviendra à présent sur la grosse bourde commise par la commune territoriale d'Agadir. Ce n'est nullement dans l'idée de remuer le fer dans la plaie, dit-on, mais pour déplorer l'état désarticulé et incohérent des divers services et fonctions de cette collectivité. Le fait d'aérer le sous-sol de la bâtisse érigée, depuis de longues décennies, en chef-d'œuvre patrimonial, sans aucune concertation au préalable entre les acteurs concernés de la commune, en est une illustration saillante de déficit de gestion. Au passage, on ne peut passer sous silence, non sans indignation les conditions piteuses dans lesquelles évolue le personnel du service de légalisation, ainsi que les usagers qui viennent se faire servir dans ces locaux indignent d'une grande métropole. Certes, on reconnaît la bavure et remédie à la sottise à la hâte, en refilant des briques rouges, en difformité regrettable avec la matière originale saccagée. Il fallait bien s'attendre à des ripostes virulentes de la société civile locale, à travers les divers supports, toutes sensibilités confondues. On ne ménageait point cette atteinte du legs de l'urbanisme de la ville, d'autant plus que ce petit bout d'héritage historique renferme toute une fierté enfouie dans la mémoire commune des générations d'âmes. Cependant, il fallait se limiter à l'excuse, comme l'avait si bien émis l'un des députés de la même obédience, sans s'évertuer dans des récriminations gratuites. Quand on gaffe grossièrement, il convient de s'en rendre compte et s'assumer, sans s'en prendre aux récitons des autres, en dépit de leur aspect souvent acerbe. La bévue est là, évidente et claire comme l'eau de roche. Inutile d'attiser plus d'animosité vaine, pour une scène qui agresse l'amour propre des citoyens d'une cité sinistrée. D'autre part, non loin de là, le fameux édifice du conservatoire de musique dont on a déprécié la démission communale de plus de deux décennies, vient d'avoir, croit-on bien savoir, des issues salvatrices à son impasse. Cette immense fondation, renvoyée aux calendes grecques, ressuscitera sous une nouvelle adaptation regroupant nombre d'arts. Une formule administrative salutaire a été mise en œuvre pour mettre fin à cette léthargie chronique. Non loin de là non plus, à quelques centaines de mètres, à la sortie du vaste giratoire vers le nord, appelé «Al Kamra», on avait annoncé qu'un énorme espace serait fondé, avec un palais de congrès, des salles de cinéma, du shopping de haut standing…Mais, à peine les travaux furent-ils amorcés, il y a tout juste quelques temps, qu'ils eurent été suspendus. L'initiateur de ce projet qui n'est autre que celui de la chaîne de bâtiments mitoyens, semble ne pas honorer ses engagements de naguère. Un coup de pouce aussi ferme que celui pris à l'encontre du conservatoire de musique précité serait le bienvenu, dans cette impulsion d'embellie.