La Président Trump n'étant pas parvenu à «déchirer» l'accord sur le nucléaire iranien signé à Vienne en Juillet 2015 par l'administration Obama comme il l'avait promis, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo, voulant rappeler à la communauté internationale l'inquiétude de son pays face «à la cadence du régime iranien (…) qui, dans le domaine des missiles balistiques», n'a pas faibli depuis la signature dudit accord, a condamné ce mercredi à la tribune de l'ONU, le tir de missile de moyenne portée effectué par Téhéran le 1er Décembre dernier. Se trouvant donc dans l'impossibilité de démanteler un accord que la France, le Royaume-Uni, la Russie, la Chine et l'Allemagne continuent de soutenir en étant convaincus qu'il va «empêcher l'Iran de se doter de l'arme nucléaire», le secrétaire d'Etat américain aux Affaires étrangères cherche à le «fragiliser». Aussi, en dénonçant les «tirs de missiles balistiques à vocation nucléaire» effectués par Téhéran nonobstant l'accord de Vienne, le chef de la diplomatie américaine s'est écrié : «Ils (les autres signataires) le voient comme un pilier central. Pour moi, c'est un désastre. Maintenant, le challenge est le suivant : on continue de voir la République islamique d'Iran se comporter de telle façon que cela ne permet pas d'assurer la sécurité des gens à travers le monde». Considérant, par ailleurs, que le missile en question est capable «de transporter plusieurs ogives » et de «frapper l'Europe et tout le Moyen-Orient», Washington, qui souhaite «monter une coalition de pays inquiets du programme balistique iranien», estime qu'il est de son devoir de passer à l'offensive diplomatique quand bien même la question des tirs de missiles qui, pour Téhéran, fait partie de son «programme défensif», ne figurait pas dans l'accord de Vienne duquel les Etats-Unis se sont retirés. Le chef de la diplomatie américaine a, également, saisi cette occasion pour demander au Conseil de Sécurité de l'ONU d'imposer des «mesures d'inspection et d'interdiction dans les ports et en haute mer afin de dissuader l'Iran de poursuivre ses efforts visant à contourner les restrictions». Or, ces mesures ont fort peu de chances d'aboutir dès lors qu'elles se heurteront inévitablement à l'intransigeance de Moscou. Du côté iranien, le général Amirali Hajizadeh, commandant la force aérospatiale des Gardiens de la Révolution, l'armée idéologique de la République islamique d'Iran qui effectue 40 à 50 tests de missiles chaque année, a déclaré que ce dernier tir est d'autant plus «important» qu'il a «fait pleurer» les américains. Aussi, en partant du fait que ce qui pourrait faire «pleurer» les américains ferait incontestablement rire les iraniens -et même à gorges déployées- il est certain que, dès lors que cela rentre dans son «programme défensif», Téhéran ne va pas s'empêcher d'effectuer de nouveaux tirs de missiles. Quoiqu'il en soit, attendons pour voir…