Dans nombre de communes territoriales de notre pays, le conflit d'intérêt est monnaie courante. Les conseillers avides de profit personnels, usent de leur statut dans la structure représentative pour s'adonner à des agissements illicites. Et ce n'est pas du tout les exemples qui manquent pour illustrer ce phénomène qui prolifère un peu partout dans la plupart des majorités. A cet égard, on évoquera, entre bien d'autres, le cas flagrant de la commune urbaine d'Ait Melloul, relevant de la préfecture d'Inezgane Ait Melloul, à quelques kilomètres au sud de la capitale du Souss. Exploitant assurément la suprématie absolue de son effectif de la même couleur partisane, un vice-président qui détient ce poste sensible et juteux mène, en même temps, une entreprise immobilière dont certains associés sont également membres de ladite commune… Cette double fonction permet au dirigeant du conseil qui n'est autre quele patron de la société,de s'adjuger des contrats de partenariat avec les propriétaires de terrains ou de lotissements, non sans pression ni abus de pouvoir. En effet, la signature décisive de tous les documents administratifs relatifs au projets devient une arme sans pitié pour les citoyens détenteurs de dossiers d'exécution. Et si jamais ces derniers optent pour une autre société, ils sont victimes de longues attentes ou encore de nets blocages, au niveau de la fameuse griffe du vice-président. A ce moment, des médiateurs chasseurs de proies qui rôdent dans l'enceinte de la commune à longueur de journée, s'activent pour orienter les clients, harassés par l'interminable atermoiement, vers la société du conseiller en question. Une fois qu'il est tombé dans le piège par les manigances de ce réseau infaillible, le client n'est pas encore au terme de la magouille qui l'attend au moment des négociations inhérentes à l'accomplissement du projet prévu. Coincé par les tentacules des vautours fonciers, le client se trouve finalement contraint à céder au bon vouloir de l'homme à la signature. Il peut même abdiquer des concessions à hauteur de 50% de la valeur du projet au bénéfice de son bourreau, s'il y tient toujours. Une machine infernale qui ne cesse jamais de broyer tout ce qui se trouve sur son passage, sans aucun scrupule. Et dire que ces membres sont prêcheurs, le jour comme la nuit, de la morale et de la vertu !? Qui mettra alors fin à cette conduite attentatoire à la loyauté et aux dispositions de la loi organique 113-14, article 65 qui «interdit aux conseillers de nouer les intérêts de la commune à leurs propres interêts ou établir des accords avec les partenaires…»? La commune ? Certainement pas, puisqu'elle jouit de la majorité unilatérale, face à une minorité dépassée. L'autorité ? On ne comprend toujours pas pourquoi la tutelle ne réagit guère devant ces insanités perfides !Il est donc impératif de préserver la commune de ses sangsues qui empestent cet espace constitutionnel, en dépêchant des commissions d'enquête sur les lieux et sanctionner les contrevenants qui sèment le désarroi, l'attentisme et la confiscation dans les rangs des citoyens, pris dans l'étau de l'imposture communale!