Le FIFM, c'est aussi les échanges et la parole libre. Une conversation avec Thierry Frémaux a meublé les activités du deuxième jour du festival. Les cinéphiles, les étudiants, les journalistes et les professionnels du 7ème art étaient au rendez-vous avec une leçon de cinéma avec le réalisateur du documentaire «Lumière ! L'aventure commence», et «sélection officielle», un journal intime sur les coulisses du festival de Cannes. L'intervenant avait parlé de son rapport au cinéma, aux choix des films au grand événement cinématographique international : Cannes. «Je reste un spectateur normal, même en sélection». Ainsi, selon lui, il y avait des films qu'il aime bien, mais qui ne devraient pas passer à Cannes. Dans ce festival, il y a l'instantanéité, mais, il faut, d'après lui, se donner du temps pour regarder les films. La mission des festivals, a-t-il dit, c'est de découvrir des films, des histoires, des visages et des civilisations des autres gens. «Ma nature de cinéphile, c'est l'universalité. Le cinéma est une fenêtre entre les peuples pour dialoguer entre eux», a-t-il ajouté. Amoureux des salles sombres, Thierry Frémaux aimait aller voir les films dans les salles de cinéma. «Je vais toujours regarder le cinéma en salles. Ça m'ira très bien qu'un jour d'aller déchirer les tickets à la porte d'une salle de cinéma», a-t-il confié au public lors de la conversation. Selon lui toujours, le festival de Cannes est devenu le plus grand festival du monde, mais il faut toujours se réveiller le matin pour travailler avec toute l'équipe pour réaliser cet événement cinématographique gigantesque. Infatigable ! L'homme a toujours cette passion d'aller conquérir de nouveaux territoires et découvrir de nouvelles sensibilités cinématographiques. «Auparavant, on voyageait pour voir les films, mais aujourd'hui ce sont les films des gens qui voyagent vers nous. En revanche, moi je préfère voyager toujours pour regarder les films chez eux», a-t-il indiqué. En matière de la sélection, Thierry Frémaux insiste sur l'importance de prendre le temps pour réfléchir et regarder le film plusieurs fois. A Cannes, a-t-il ajouté, «on fait deux choses : on consacre les grands acteurs et cinéastes, mais on essaie de découvrir de nouveaux gens» selon lui, la sélection des films est un travail qui est complexe. «On se trompe, mais pas beaucoup. Il y a toujours des raisons pour qu'un film soit là. Et tout le monde a ses chances à Cannes parce qu'on voit tous les films; une sorte de ligne démocratique», a-t-il fait savoir. Pour ce qui est du cinéma de son pays, il insisté sur le fait que Cannes ne doit pas s'éloigner du cinéma populaire français. Et son rapport à la presse dans tout cela ? «J'aime la presse contrairement à ce que les gens disent», confirme-t-il.