La grève des transporteurs sème l'inquiétude chez les aviculteurs. Les pratiques malsaines de certains transporteurs de marchandises en grève ont eu des conséquences néfastes sur le déroulement normal de la livraison des aliments composés et le déplacement des poussins d'un jour vers les élevages avicoles que les provendiers et les accouveurs transportent eux-mêmes. La Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) tire la sonnette d'alarme et dénonce l'atteinte à la liberté de circulation des biens et des services. Les retombées néfastes du renchérissement des prix de vente des carburants combiné à la décision de baisse du niveau de chargement des camions de transport de marchandises n'ont pas tarder à se manifester. La grève des transporteurs qui a eu des répercussions non seulement sur l'approvisionnement des marchés de marchandises, des fruits et des légumes mais aussi sur la flambée des prix de vente, n'a pas épargné le secteur avicole et bien d'autres secteurs d'activité. La Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole (FISA) estime que la grève des transporteurs de marchandises a eu des conséquences désastreuses sur le train quotidien de l'activité avicole au Maroc. Dans un communiqué, la FISA indique que les grévistes entravent les livraisons des aliments composés et des poussins d'un jour. Les grévistes bloquent aussi les livraisons des volailles et des œufs de consommation aux marchés et différents points de vente. Et de poursuivre que les grévistes vont même jusqu'à imposer, sous la menace et l'usage de la force, le retour des chargements à leurs lieux de départ et, dans la plupart des cas, ces grévistes prennent les véhicules chargés en otage. Ceux qui refusent de se soumettre à leur ordre se voient exposés à la casse et leurs chauffeurs à la violence. Ceci est une grave menace à la liberté de circulation des biens et des services, rapporte la fédération. La situation telle que décrite par la FISA a entrainé une rupture des stocks d'aliments composés au niveau des élevages avicoles et un manque important de la nourriture des volailles. De même qu'elle a causé des difficultés d'acheminement des volailles et des œufs au consommateur. La fédération explique que les aviculteurs ne peuvent pas stocker leurs productions pour une période prolongée, avec toutes les charges additionnelles et les pertes d'exploitation que cela induit. Ce n'est pas tout, poursuit le communiqué, la non livraison des poussins le jour même de l'éclosion correspond à des pertes irréversibles et considérables. D'autres répercussions se sont produits. Il s'agit de la hausse considérable du coût de transport atteignant, dans certains cas, le double sur des quantités minimes des intrants que les aviculteurs réussissent à recevoir avec beaucoup de difficultés. Il en est de même pour la hausse artificielle des prix de vente des volailles et des œufs. La fédération rappelle par ailleurs, l'incapacité des usines de fabrication d'aliments composés de maintenir leur activité, pour cause de rupture de leurs stocks de matières premières provenant des ports et des dépôts de leurs fournisseurs. Aussi, au-delà des contraintes structurelles et conjoncturelles qui handicapent le secteur avicole, la grève des transporteurs agit de tout son poids sur l'activité des aviculteurs. L'appel est aujourd'hui lancé pour que le département de tutelle ainsi que les autres ministères concernés puissent agir à temps et intervenir de toute urgence pour sauver le secteur et mettre à jour les mesures qui s'imposent. La sécurité et la vie du cheptel avicole en élevage sont aujourd'hui en jeu, regrettent les professionnels qui dénoncent la perturbation du marché et la hausse des prix des produits avicoles.