Le problème des intoxications alimentaires fait de nouveau surface avec des cas observés ici et là, ce qui naturellement remet sur le tapis les causes inhérentes à ces intoxications alimentaires parmi lesquelles il y a lieu de citer le manque d'hygiène, l'inobservation de certaines règles élémentaires qui peuvent être lourdes de conséquences. Parler des intoxications alimentaires en ce moment précis, qui coïncide ave la rentrée scolaire n'est pas chose fortuite, mais c'est à raison, car dans beaucoup de cas, ce sont les jeunes enfants qui sont victimes de ces intoxications alimentaires surtout quand on sait ce que tous les marchands ambulants exposent et proposent à ces jeunes. Le mercredi 5 Septembre, 6 enfants à Mohammedia ont été victimes d'intoxications alimentaires. Ils ont tous été pris en charge par le service des urgences de l'hôpital Moulay Abdallah. Il semblerait que ce soit des produits laitiers ou dérivés du lait qui sont en cause. Les résultats des examens réalisés détermineront les causes exactes de ces intoxications. A Khouribga, ce sont 10 membres d'une même famille, dont 4 enfants qui ont été victimes d'intoxication alimentaire à la suite de l'ingestion de gâteau servi lors de la fête d'un mariage. Toutes les victimes ont été évacuées à bord d'ambulances vers l'hôpital provincial Hassan II de Khouribga. Ces intoxications alimentaires viennent nous rappeler si besoin est que plusieurs centaines de personnes sont victimes chaque année au Maroc d'intoxications alimentaires, que ces problèmes n'arrivent pas qu'aux autres, mais que nous pouvons tous être un jour ou l'autre victime d'une intoxication alimentaire. Par ailleurs, il serait faux de croire que les intoxications alimentaires sont surtout fréquentes en été. Bien au contraire, ces intoxications peuvent se rencontrer même en hiver. Il est évident qu'en été, on note des pics et que 50% des intoxications alimentaires ont lieu pendant la saison estivale. Les deux tiers ont lieu à la maison en raison d'un mode défaillant de conservation des aliments. Qu'est ce que l'intoxication alimentaire ? Une intoxication alimentaire est une affection causée par l'ingestion d'un aliment ou d'une boisson qui contient des germes nocifs. Cela se produit lorsqu'un aliment n'est pas préparé, entreposé ou manipulé adéquatement, ou bien lorsqu'un aliment entre en contact avec une personne infectée. Il faut constamment avoir présent à l'esprit que les intoxications alimentaires sont des affections courantes, certaines sont sans gravité, mais d'autres peuvent s'avérer dangereuses et parfois mortelles. Comment se manifeste-t-elle ? Des diarrhées aigus (selles liquides), des vomissements, des douleurs au ventre, des céphalées, de la fièvre. L'intoxication par voie alimentaire se manifeste après une durée d'incubation généralement courte de 2 à 4 heures (minimum 1/2 heure, maximum 8 heures) par l'apparition brutale de ces symptômes. Dans certains cas, les intoxications aiguës peuvent même entraîner une perte de conscience, hospitalisation et même décès. Des chiffres à connaitre Il est utile de rappeler ici que pour l'année 2017, le Centre antipoison du Maroc a présenté les chiffres relatifs aux intoxications alimentaires, et il ressort de ces chiffres que 2.655 cas, dont 43,7% sont des cas d'intoxications collectives, ont été enregistrés en 2017. Les maladies d'origine alimentaire occupent la 2e position (15,7%) par rapport à toutes les intoxications toutes causes confondues au Maroc. Les adultes représentent 51,51% des personnes touchées par les intoxications, suivis des enfants 26,5%. Dans le même sens, le CAPM précise que les éléments les plus incriminés sont la viande et les produits carnés (25,8%), les produits laitiers et similaires (17,1%), les aliments composites (13,4%), ensuite le poisson et les produits de la pêche (10,6%). C'est dire que nous sommes face à de réels problèmes qui nous concernent, car il nous arrive tous de consommer des produits alimentaires (sandwich – poissons – pizza – panini – lait – yaourt – café – thé – pâtisseries …). La sale Bouffe Le risque est d'autant plus fréquent que les habitudes alimentaires et le nouveau mode de vie des Marocains ont radicalement changé ces dernières années. Hormis le risque domestique qui reste important, le développement de la restauration extérieure avec, comme corollaire, l'explosion du secteur informel et sa cohorte de vendeurs ambulants, est venu aggraver la situation. Ici et là poussent comme des champignons des snacks, des épiceries qui préparent aussi à bouffer, des Mahlabates, des gargotes, des vendeurs de saucisses aux origines douteuses, des marchands qui proposent des sandwichs de thon aux arômes et piquants, des vendeurs d'escargots, de jus. Il suffit d'avoir une charrette et le tour est joué…. Les gens sont très pressés et peu regardant sur ce qu'ils mangent, surtout celles et ceux qui n'ont que 10 ou 20 minutes de pause. Ils avalent à la va vite ce qui se présente et qui dans bien des cas est synonyme de sale bouffe, et dont les conséquences se manifestent après une durée d'incubation généralement courte de 2 à 4 heures (minimum 1/2 heure, maximum 8 heures) par l'apparition brutale de symptômes dont la diarrhée, des vomissements, des douleurs au ventre, de la fièvre… Un phénomène qui prend de l'ampleur Aujourd'hui, à Casablanca, la propagation du phénomène des marchands ambulants est devenue incontrôlable.Ces marchands se retrouvent partout, à côté des magasins, des mosquées, des écoles, des terrains de foot, des usines et ateliers de confection. Ils sont nombreux et proposent des sandwichs à la portée de toutes les bourses, ce qui explique leur succès, mais aussi le nombre d'intoxications alimentaires. Le problème réside dans les denrées utilisées, leurs origines, les conditions de conservation, le mode de préparation, les ustensiles utilisés, l'état de santé de ceux qui préparent ces denrées alimentaires… A l'évidence, il y a le problème du manque d'hygiène qui se pose et qui est à l'origine des intoxications alimentaires parfois graves. Ces intoxications sont en constante augmentation à cause précisément de l'inobservation de certaines règles élémentaires et de l'absence de contrôles des services concernés. Mieux vaut prévenir… Selon le ministre, entre 20 et 25% des restaurants, des snacks et des fast-foods contrôlés par les services sanitaires constituent un danger pour la santé du consommateur. Et d'ajouter que son département œuvre pour la prévention des risques d'intoxication alimentaire en veillant constamment au suivi prompt des cas enregistrés, à la prise en charge des patients et à la mise en œuvre d'actions de sensibilisation. Mais on ne peut pas parler de prévention si à côté, on ferme les yeux sur les marchands ambulants qui exposent du poisson en plein soleil dans la rue, là où la fumée des camions, des voitures, des motos se dépose sur ces mêmes poissons qui sont mis à la vente. Si on laisse des milliers de marchands ambulants écouler des denrées alimentaires impropres à la consommation, si on laisse des centaines et centaines de boutiques vendre des produits qui entrent par des circuits informels.(contrebande) fromage, cacher, mortadelle, miel, beurre, huile, gâteaux, jus, … Ces magasins sont légions à Derb Ghallef et ailleurs, mais aucune action n'est entreprise pour prévenir le mal.