Question du Sahara marocain: le plan d'autonomie est « l'unique solution »    Le parc de la téléphonie mobile avoisine 58,3 millions utilisateurs à fin 2024    Crise commerciale : Ryad Mezzour reçoit son homologue égyptien ce jeudi    Béni Mellal : Présentation du bilan de la 1ère phase du programme « Tourisme durable Suisse-Maroc »    La sardine à 5 dirhams : réalité ou exception ?    Annulation de Aïd Al-Adha : Tenants et aboutissants d'une bonne décision !    L'Algérie dit non aux "ultimatums et menaces" de la France    African Lion 2025: Réunion de planification finale du 24 au 28 février à Agadir    Célébration. SAR la Princesse Lalla Khadija souffle sa 18e bougie    Donald Trump veut restaurer les droits de douane de 25% contre le Canada et le Mexique    Coupe du Trône : Le tirage au sort prévu pour le 4 mars    Chutes de neige, fortes pluies et rafales de vent attendues dans plusieurs provinces du Royaume    Médecine carcérale : Les enjeux d'une réforme majeure pour des soins plus accessibles dans l'environnement risqué de nos prisons    Aéroport Mohammed-V de Casablanca : interpellation d'un ressortissant néerlandais objet d'une notice rouge    Le Maroc sur le point de conclure un accord historique pour l'achat du chasseur furtif F-35 auprès des Etats-Unis    Le Maroc et Arabie saoudite collaborent en matière de sport inclusif et tolérant    Akhannouch s'enquiert des projets de stades sportifs pour la CAN 2025 et Mondial 2030    CAN féminine 2026 : les Nations africaines en route vers le Maroc    Qualifs CDM 2026 : Voici le programme des matchs des Lions de l'Atlas    Le Roi en rééducation après chirurgie, les activités royales durant Ramadan réévaluées    Union européenne : un difficile équilibre à trouver entre compétitivité et ambitions climatiques    Abdullah Öcalan appelle les Kurdes à mettre fin à la lutte armée : un nouveau message depuis sa prison en Turquie    Flambée des prix : face à la presse, Mustapha Baitas dans l'incantation    Accord maroco-espagnol pour le renforcement du réseau ferroviaire en vue du Mondial 2030    Au Maroc, les énergies renouvelables atteignent 24 % du mix électrique en 2024, le charbon recule à 60 %    La DGSN et l'AJR renforcent leur coopération en matière de défense des intérêts de l'Etat devant la justice    Botola D1/ J23 (acte 1) : SCCM-MAT, le choc de ce jeudi !    Foot /Arbitrage : Quatre nouvelles règles proposées par la FIFA à l'IFAB    La France veut repenser sa politique migratoire, à commencer par les visas    Officiellement : La France sanctionne le régime algérien et impose une interdiction d'entrée à cent hauts responsables algériens    OCP Green Water renforce l'approvisionnement en eau potable de Casablanca Sud avec 60 Mm3 d'eau dessalée par an    Rougeole : Baisse des cas pour la 3e semaine consécutive    Formation aux métiers de la pêche : une convention pour favoriser la réinsertion des détenus    La circulation chaotique à Mohammedia : Un labyrinthe sans signalisation    La Villa Carl Ficke devient le Musée de la Mémoire de Casablanca    Jazzablanca 2025 : Salif Keïta, Jordan Rakei, Tif et Emel ... aux soirées du Village    Exposition : Les «Moments suspendus» de Milló    Le RS Berkane peut-il continuer à jouer avec son maillot ? Analyse juridique à la lumière des règlements de la CAF et de la jurisprudence du TAS    Les températures attendues ce jeudi 27 février 2025    L'ambassade du Maroc en Chine annonce la mise en place d'un consulat mobile pour les ressortissants résidant dans le Guangdong et les provinces avoisinantes    Aïd Al Adha : Les partis politiques saluent la décision royale    Le Parti révolutionnaire institutionnel du Mexique exprime son soutien à la souveraineté du Maroc sur le Sahara    L'Algérie qualifie les décisions de la France de "sales", mais le régime algérien supprime le mot dans la version française du communiqué du ministère des Affaires étrangères    À Fès, le musée Al Batha des arts islamiques inauguré après sa restauration    Jazzablanca 2025 : Evening highlights at the village, July 6-9    "Des ruines à la créativité": Une exposition à Zurich retrace la reconstruction d'Agadir vers une Afropolis moderne    Morocco Gaming Expo : Yoshiki Okamoto, légende du jeu vidéo, invité d'honneur de la 2e édition    MOGA et "M.O Studio" lancent une "M.O Studio Private Session" avec Jan Blomqvist en tête d'affiche, le samedi 5 avril à Marrakech !    









Enseignement et Darija: Les enjeux sont ailleurs…
Publié dans Albayane le 06 - 09 - 2018

L'on assiste, les réseaux sociaux aidant, à une polémique sur l'introduction d'expressions du dialecte marocain dans certains manuels scolaires du Primaire.
Car à défaut de réforme profonde et utile du système éducatif et d'enseignement au Maroc, l'on se rabat sur l'introduction de la darija dans certains manuels scolaires, alors que le pragmatisme veut que l'on discute la problématique en termes d'utilité pour l'apprenant, demain sur le marché du travail, surtout que ce n'est pas la darija qui va le sauver, est-on tenté de répondre…
La toile, étant immense et hautement plurielle, l'on recourt au vrai et au faux pour revenir à un débat vieux de près d'un demi-siècle, repris aujourd'hui par certains experts et pédagogues. Des internautes, de tous bords, s'y mêlent, en grands connaisseurs et donneurs de leçons.
La problématique semble plus simple et se situe au niveau de savoir quelle place, aujourd'hui et demain, la langue maternelle doit-elle occuper dans l'apprentissage du bas âge. Et uniquement à ce niveau, car il ne s'agit pas d'instaurer le dialectal au collège, lycée ou encore moins à l'Université.
Et si des experts établissent que les enfants qui n'apprennent pas, à l'école maternelle ou durant les premières années du primaire, par la langue maternelle, sont sujets à marginalisation ou à échec. Ils estiment que la langue d'enseignement et celle maternelle doivent être les mêmes sinon assez proches.
C'est une vieille histoire qui fait que la langue familiale rapproche de l'entourage et le contact est plus aisé avec l'héritage culturel.
Mais elle éloigne de l'environnement global et de la globalisation en cours dans le monde moderne d'aujourd'hui.
Le multilinguisme, impérativement…
Il est vrai que l'apprentissage de la langue arabe classique éloigne, un peu, du dialecte populaire et du savoir culturel séculaire.
Certes l'introduction du dialecte maternel dans le système éducatif peut représenter quelques avantages et un plus. Mais à côté de l'impératif d'un début scolaire avec l'apprentissage de plusieurs langues étrangères, utiles pour l'avenir, est sans nul doute crucial.
Il est vrai aussi qu'à bas âges, les bambins apprennent mieux, vite et beaucoup. Et l'introduction, dans l'enseignement préscolaire d'un système d'enseignement multilingue peut apporter de la qualité aux cursus scolaires et universitaires.
Cela dit, peut-être qu'il faudra penser à un enseignement, basé essentiellement, sur la langue maternelle et destiné aux régions les plus reculées et marginalisées, sans toutefois, les priver du multilinguisme, comme base fondamentale de l'apprentissage.
Et si, déjà, le dialecte marocain (lequel ? il y en a plusieurs) s'avère en conflit avec la langue officielle qu'est l'arabe, il n'en demeure pas moins que le débat mérite d'être posé. Mais pas de la même manière que posé sur les réseaux sociaux ou par le Ministère de tutelle.
Je crois que l'urgence, aujourd'hui pour le Maroc, est de poser le jalon d'un enseignement qui répond à la conjoncture, actuelle et future du monde. Car, l'enseignement et l'éducation ne sont que des moyens pour assurer la prospérité de soi, celle du pays et de l'environnement immédiat.
Une volonté politique inébranlable et des moyens
Aussi, le fait de déplacer le débat sur la réforme globale et profonde du système éducatif, qui exige, non seulement une volonté politique inébranlable, mais surtout des moyens adéquats à sa réalisation, en matières de coûts, de recrutement, de formation, d'encadrement et d'adaptation au nouveau système souhaité.
Il est clair que nos enfants et nos jeunes, à cause d'énormes hésitations du pouvoir politique qui a chamboulé tout le système à la fin de la décennie 1970, paient, aujourd'hui, lourdement ces choix jugés, depuis, d'un autre âge.
Le coup de grâce a été donné et ses conséquences néfastes pour le développement multiforme de notre pays sont palpables et causent de véritables freins au progrès général, l'efficacité du système éducatif étant la base du développement de la société et de ses avancées.
Car l'on ne peut introduire, même à petites doses, une quelconque «innovation» sans la formation des enseignants à la didactique du dialecte introduit.
Dans la réponse gouvernementale, il y a lieu de constater la bourde commise en présentant une nomenclature de la darija, qui est en fait d'origine turque ou étrangère. Dès lors, qu'est ce qui nous empêcherait de recourir à tous ces mots de la darija qui sont issus d'étapes historiques liées à la colonisation ou à sa proximité (l'empire ottoman en Algérie)…
Engager une réflexion et des recherches sérieuses
Cela dit, il faudra avouer qu'il est assez délicat de mettre en place des programmes d'apprentissage en dialecte marocain. Cela nécessite beaucoup de temps et de réflexions et de recherches linguistiques et pédagogiques.
Aujourd'hui, le marocain moyen ne maitrise ni une langue ni une autre. Allez regarder les copies des examens à l'Université ou même le niveau linguistique de certaines thèses universitaires… pour vous rendre compte de la réalité linguistique dans notre pays…
Il y a un décalage indélébile entre la langue de l'enseignement, généralement l'arabe et parfois le français, et la langue de travail qui est souvent le français et, de plus en plus, l'anglais.
Je crois que la balle est dans le camp des politiques, des spécialistes et experts de l'éducation et des systèmes éducatifs pour nous éclairer sur cette problématique.
Il faudra, attendre, des réponses prioritaires sur la réforme générale du système éducatif, loin des jeux politiciens et exclusifs des nombreuses populations qui rappellent le fameux «Maroc inutile».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.