Le front national pour le sauvetage de la Samir, qui vient de voir le jour durant ce mois, démarre en force. Ses membres se sont réunis,fin de semaine dernière à Rabat, pour tirer de nouveau la sonnette d'alarme. Un sentiment d'impuissance se dégageait face à une affaire qui traine depuis trois ans. Ils ont encore imputé la responsabilité de l'arrêt de la production de la Samir au gouvernement. Houcine Yamani, membre du front et également secrétaire général du Syndicat national des industries du pétrole et gaz, ne cessera pas de le répéter : «La solution est entre les mains de l'Etat, non pas la justice», a-t-il encore affirmé. El Yamani dit douter de la volonté de l'Etat à réanimer la raffinerie de la Samir. Pour convaincre, il rappelle qu'une vingtaine d'investisseurs ont proposé leur offre pour acheter la Samir, mais nous n'arrivons pas à conclure avec un repreneur. «L'absence d'une vision claire du gouvernement n'incite pas les investisseurs à passer à l'acte. C'est à se demander si des considérations politiques ne sont pas derrière ce blocage», dit-il. Or, plus le temps passe, plus la probabilité de maitriser les capacités de stockage reculent. La réanimation de la Samir est justement indispensable pour assurer l'approvisionnement. Les statistiques officielles sont mises en doute. El Yamani affirme que, contrairement à ce qui a été annoncé, le Maroc ne dispose pas de 45 jours de stock, sachant que l'Agence internationale de l'énergie recommande 6 mois de stock. Or, la Samir est capable de stocker 2 millions de tonnes chaque année, ce qui représente 90 jours de consommation. Elle est aussi en mesure de répondre à 80% des besoins du pays, dont 50% en matière de gasoil. De plus, l'arrêt de la raffinerie de Mohammedia aurait contribué à la flambée des prix des carburants. Les membres du Front estiment cette augmentation à plus de 1DH/L. Ce qui aurait permis à certains distributeurs de dégager des marges de plus de 21 milliards de DH sur deux ans. Le Font parle d'une dette colossale envers l'Etat, qui s'élève à 20 milliards de DH, sans parler des pertes d'emplois qui se chiffrent à 3.500 depuis que la raffinerie est au point mort. Pis, 900 autres emplois seront détruits, prévient-on.