Près de huit mois après le drame de novembre 2017, le camp de migrants subsahariens d'Ouled Ziane vient à nouveau d'être le théâtre d'un incendie, qui s'est déclenché, dimanche 8 juillet aux environs de 18H. Selon plusieurs images et vidéos partagées en ligne, le feu, dont l'origine reste jusque-là incertaine, a ravagé les tentes de fortune installées à proximité de la gare, consumant toutes les affaires des migrants subsahariens implantés à cet endroit.Aucun décès ni blessé n'a été enregistré pour l'heure. Pendant près d'une heure, le feu a ravagé les tentes de fortune où ont élu domicile des centaines de migrants à Ouled Ziane. Alertés, les éléments de la protection civile se sont rendus sur place et ont pu circonscrire le feu, mais celui-ci avait malheureusement déjà tout emporté sur son passage. Sur les images et vidéos qui circulent en ligne, on peut d'ailleurs voir des chaises, des tables, de la vaisselle carbonisées... certains migrants désemparés, qui ont pu sauver in extrémis quelques couvertures, rien de plus. D'autres, en train de fouiller dans les décombres, pour tenter de récupérer quelques effets perdus. Plusieurs autres auraient même perdu des documents, diplômes, cartes de séjours, diplômes, vêtements, argent... dans les flammes. Jusque-là, les causes de l'incendie restent inconnues.A en croire les déclarations de témoins sur place, le feu aurait été déclenché par l'explosion des bonbonnes de gaz qu'utilisent les migrants sur place pour cuisiner. Des témoignages de migrants sur place avancent plutôt une piste criminelle. «Ils ont mis le feu pour brûler l'endroit où dorment les migrants. C'est un coup monté. C'est la 3e fois qu'ils nous mettent en danger», peut-on entendre un migrant déclarer dans une vidéo. En effet,des affrontements et rixes ont régulièrement lieu entre les migrants et les habitants des alentours de la gare. C'est d'ailleurs à l'issue de l'un de ces affrontements que le camp des migrants avait été incendié en novembre dernier.Selon d'autres témoins subsahariens, ce sont des clochards qui auraient mis le feu au camp de fortune. Toutefois, les migrants interrogés se disent chanceux, puisqu'aucun décès n'a été enregistré. «Heureusement que l'incendie a eu lieu le jour. Si c'était la nuit, il y aurait eu plus de dégâts, puisque nous dormons ici», confie un migrant dans une déclaration. Malheureusement, cet incident pourrait bien ne pas être le dernier, puisqu'en l'absence de structures d'accueil appropriées pour les accueillir, ces migrants se réfugient dans des espaces abandonnés et des tentes de fortune, en plein air, dans des conditions insalubres. Une situation qui empoisonne le vivre ensemble avec les habitants. D'ailleurs, aussitôt le feu éteint, les migrants ont trouvé refuge pas très loin du lieu de l'incendie, à proximité des poubelles où certaines tentes de fortune ont pu échapper à l'incendie. Face à cette situation, plusieurs voix dénoncent un laisser-aller des autorités et appellent à gérer plus efficacement l'accueil des migrants et à favoriser le dialogue interculturel entre Marocains et migrants. Récemment, dans le cadre de la gestion des flux migratoires, l'UE a décidé d'octroyer 6,5 millions d'euros supplémentaires au Maroc pour appuyer sa stratégie nationale en matière de migration adoptée en 2014. A rappeler que plus tôt, samedi 7 juillet à Fès, un incendie s'est également déclaré à Fès lors d'une évacuation d'un local de l'ONCF jouxtant la gare et squatté par des migrants. Ce sont 50 abris en plastique qui ont pris feu; des bonbonnes de gaz auraient également explosé, selon les déclarations des autorités locales.