Visite du président Buhari au Maroc La visite du président Muhammadu Buhari au Maroc, les 10 et 11 juin 2018, est une première d'un Chef d'Etat nigérian. Elle a permis de booster les relations économiques bilatérales, presque insignifiantes avant 2016, ont été boostées progressivement, dès la visite royale à Abuja, par le méga-projet de gazoduc qui doit relier le Maroc et le Nigeria, en transitant par la façade atlantique pour se verser en Europe. Le communiqué commun, publié à la suite de la visite du président Buhari confirme que les rapports entre les deux pays se sont nettement améliorés tant sur le plan politique qu'économique. Sur le plan économique, les deux parties ont réaffirmé leur «volonté de créer un modèle de la coopération Sud-Sud», qui pourra être étendu, bilatéralement ou multilatéralement, à d'autres pays. Lors de cette visite, le point a été fait sur «les progrès significatifs réalisés dans divers domaines de coopération, tels que l'agriculture, les engrais, les infrastructures énergétiques et l'exploitation minière», dont le communiqué final s'est félicité. A ce sujet et toujours selon le communiqué commun, le Roi du Maroc et le Président Buhari «ont noté avec satisfaction les étapes franchies et ont souligné leur engagement à poursuivre la mise en œuvre du gazoduc régional, qui devrait relier les ressources gazières du Nigeria et de certains pays d'Afrique de l'Ouest au Maroc et à l'Europe, favorisant ainsi l'intégration et le développement des pays de la région de l'Afrique de l'Ouest» et l'adossement de l'Afrique au Vieux Continent. Les derniers accords signés en mai dernier, par l'OCP avec, respectivement, l'Association des producteurs et fournisseurs d'engrais du Nigeria, d'une part, et la Nigeria Sovereign Investment Authority, et destinés à investir dans la production d'engrais et à créer une plate-forme chimique de base dont la finalité est de développer «une importante usine de production d'ammoniac» représentent «des progrès importants» de la coopération bilatérale. Et, pour développer ce partenariat dans le domaine agricole, les deux parties ont signé «un accord de coopération en matière de formation professionnelle et de supervision technique». Sur le plan politique, les rapports, qui reviennent de loin, sont au beau fixe et les deux dirigeants africains ont «confirmé leur volonté de se concerter et de coordonner les positions des deux pays dans les organisations régionales et internationales, y compris l'Union africaine». De même, les deux Chefs d'Etat ont «souligné leur attachement à la modération, à la tolérance et à la coexistence pacifique, tels qu'ils sont enseignés par l'Islam». Dans ce cadre, ils ont «Ils ont exprimé leur profonde préoccupation au sujet de l'extrémisme violent, du terrorisme et de la persistance des menaces à la sécurité en Afrique», pour réaffirmer «leur volonté de renforcer la coopération en matière de dé-radicalisation en Afrique et au-delà».