L'identité du nouveau Patron des patrons a été enfin dévoilée, le 22 mai dernier à Casablanca. C'est l'ex ministre des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar,qui prend la relève de la présidente sortante, Meriem Bensalah-Chaqroun,qui a dirigé la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) pendant deux mandats successifs de 2012 à 2018. Du beau monde était présent à l'Assemblée générale ordinaire et élective de la Confédération. Les grands représentants du secteur privé ont fait le déplacement pour assister à cette grand-messe. Parmi eux, Samir Oudghiri Idrissi, DG de Lesieur, Mohamed Hassan Bensalah, PDG de Atlanta Assurances, Souad Belbachir, directrice générale de la CFG Bank, Badr Kanouni, président d'Al Omrane... Un discours d'Adieu émouvant Les travaux de l'Assemblée ont démarré à 11h15 dans une salle archicomble. Après une présentation de l'exercice comptable 2017 de la CGEM, Meriem Bensalah a tenu un discours d'adieu émouvant devant les membres de la confédération. L'ex-patronne des patrons a vantéles actions qu'elle compte à son actif, mettant l'accent sur l'implication du patronat dans leprocessus de prise de décision gouvernementale. «Pendant mes deux mandats, la CGEM a toujours été proche de l'entreprise quels que soient sa taille, son activité et son secteur sans aucune considération partisane», a-t-elle martelé. Surtout, dans son allocution, Meriem Bensalah a expliqué que son expérience à la tête de la CGEM l'a aidée au niveau personnel, se félicitant d'avoir rénové profondément la confédération. «J'ai le sentiment merveilleux du devoir accompli, I did the job», a-t-elle exprimé avec beaucoup d'émotions avant de conclure par : «Vive le Maroc, Vive la CGEM». Sous les applaudissements chaleureux de la présence, Meriem Bensalah n'a pas cessé de remercier son équipe et toutes les personnes avec lesquelles elle a collaboré de près ou de loin. 10 minutes pour convaincre! A 13h30, les candidats à la présidence de l'instance patronale ont pris le micro pour défendre leurs programmes afin de convaincre l'ensemble des membres de la Confédération.Après tirage au sort, c'est le binôme Mezouar-Mekouar qui passe en premier.Pour attirer des voix et susciter l'adhésion de l'assistance, Salaheddine Mezouar, accompagné de son colistier Faiçal Mekouar, a réitéré sa promesse d'accorder une attention particulière à la promotion des TPE et des PME en trouvant des solutions aux problèmes de financement, de délais de paiement et de remboursement de la TVA.Il s'agit là des principaux maux qui gangrènent le monde de l'entreprise. Pour sa part, Hakim Marrakchi épaulé par Assia Benhida a exprimé surtout le besoin d'avoir aux côtés des entreprises, une CGEM plus forte, plus mobilisée et plus responsable. Une heure pour le vote Le vote a démarré à 14h. Les membres de la confédération se sont précipités au bureau de vote pour exprimer leurs choix. Parmi eux, Mustapha Amhal, président de la Fédération des Chambres de de commerce, d'industrie et de services que nous avons rencontré dans l'un des couloirs de l'hôtel Hyatt Regency Casablanca. Amhal nous a confirmé d'ailleurs qu'il a voté sans vouloir nous dévoiler son choix. « Je viens de voter, mais je ne peux pas vous dire pour qui. C'est un secret », nous a-t-il déclaré avec le grand sourire. C'est logique, le règlement intérieur du patronat oblige. Le voté a été clôturé à 15h. Les défis de la nouvelle équipe Après avoir dévoilé les résultats, l'ex-ministre des affaires étrangère a salué «le fort engagement des représentations de la confédération au niveau régional » pour cette élection, soulignant que l'objectif majeur de son mandat (2018-2021) est de « renforcer la représentativité de l'organisation patronale à travers une réforme des statuts, un conseil des régions et une décentralisation des commissions». Le nouveau président de la CGEM a, d'autre part, promis de ne ménager aucun effort, en compagnie de son colistier Fayçal Mekouar, pour «s'acquitter convenablement de leur mission consistant à accompagner le processus de développement lancé ces dernières années dans le Royaume et à répondre aux aspirations du secteur privé national». Dans sa nouvelle fonction, l'ancien patron du RNI sera confronté à plusieurs défis. Le marasme économique, la persistance de l'informel, et la hausse des défaillances d'entreprises sont autant de défis sur lesquels le nouveau patron des patrons sera amené à travailler. Mezouar, qui se dit familier avec le monde de l'entreprise puisqu'il dirigeait la société Settavex et l'association du textile, l'AMITH, est appelé à adopter des orientations majeures. Son ambition de transformer les statuts et de décentraliser les commissions a déclenché une salve d'applaudissements. L'heure est d'ailleurs au nouveau casting des équipes pour mettre en œuvre la nouvelle stratégie du patronat. En plus de la constitution du Conseil d'administration et du Conseil national de l'entreprise, le patronat se penchera sur l'élection des présidents des commissions régionales. Sur les 6.635 voix exprimées, le nouveau patron des patrons a obtenu 5.173 voix, contre 1.432 voix à son rival Hakim Marrakchi avec un taux de participation de 77,96%.