Le secteur des hydrocarbures est depuis quelque temps en mal de transparence et de visibilité. Le dernier rapport de la commission parlementaire sur les prix des produits pétroliers est révélateur: anarchie dans la fixation des prix de vente et dans les marges bénéficiaires des sociétés de distribution en passant par la qualité des combustibles... la décompensation des produits pétroliers et la crise de la Samir, la seule raffinerie du pays en arrêt d'activité depuis plus de deux ans déjà. Le secteur pâtît de tous les maux et est en perte de dynamique et de compétitivité et de vision malgré les stratégies de développement sectorielles jusque-là adoptées. Les problèmes du secteur des produits pétroliers sont de plus en plus nombreux. Alors que le dossier de la liquidation judiciaire de la Samir est toujours encours, qu'on ne parvient pas à trouver de repreneur et que l'on remet en cause la décision même de l'Etat quant à la privatisation de la raffinerie de Mohammedia et au système de contrôle et de supervision, la mission d'information parlementaire sur les prix des carburants vient jeter de l'huile sur le feu. Le rapport d'information pointe du doigt les répercussions de la libéralisation des prix des produits pétroliers sur le pouvoir d'achat des consommateurs. Les prix de vente dans les stations de services ont plombé depuis la libéralisation et les distributeurs ont vu leurs marges se multiplier sans aucun contrôle ni garde fous. Les prix à la pompe ne variaient que peu ou pas du tout sous prétexte que les cours du baril sur le marché international augmentaient et que l'achat ou l'approvisionnement a été fait durant une période marquée par la hausse du cours du baril. D'ailleurs, aucune révision à la baisse des prix de vente des produits pétroliers sur le marché local n'a été effectuée depuis la libéralisation. Le prix du gasoil est passé de 8 dirhams le litre à près de 10 dirhams le litre actuellement. Idem pour l'essence dont les prix ont affiché une hausse plus importante,dépassant 11 dirhams le litre.A qui profite cette situation aujourd'hui et pourquoi est-on arrivé là ? Le groupement des pétroliers du Maroc (GPM) se dégage toute responsabilité et préfère garder le silence. Pour certains représentants du GPM, le groupement n'est habilité à analyser le niveau actuel des prix à la pompe ni à comparer les tarifs. Le département de tutelle et partant le gouvernement ont adopté une attitude jugée passive dans la gestion de l'étape postérieure à la libéralisation et les circuits de contrôle du marché étaient quasi défaillants voire même absents. Le gouvernement est aujourd'hui devant le fait accompli et se doit de gérer cette situation qui risque de prendre de nouvelles tournures. Le dernier Conseil de gouvernement s'est engagé à prendre à bras le corps ce dossier. Le chef du gouvernement veut mettre en place de nouvelles mesures concrètes à même de protéger le pouvoir d'achat des consommateurs. Les attentes des consommateurs peuvent être traduites par la nécessaire adoption de la vérité des prix, autrement dit, modifier les prix selon la variation des cours sur le marché international....