Il faut dire que durant l'été dernier nul ne pouvait affirmer avec certitude qu'un conflit nucléaire n'allait pas éclater dans la Péninsule Coréenne quand Pyongyang qui multipliait ses essais nucléaires et balistiques avait annoncé être en mesure de frapper «la totalité du continent américain» et que le Président Trump avait promis, de son côté, «le feu et la fureur telle que le monde n'en a jamais vu» allant même jusqu'à déclarer expressément son intention de «détruire la Corée du Nord» si besoin est ; des menaces encore plus directes que toutes celles qui avaient été proférées par ses prédécesseurs à propos d'un conflit qui oppose les deux pays dure depuis sept décennies. Mais après cette très vive tension entre Pyongyang et Washington un rebondissement, impensable il y a quelques semaines encore, a eu lieu ce 8 mars. Pourquoi et comment ? Les jeux d'hiver qui ont eu lieu en Février dernier à Pyeongchang en Corée du Sud ont donné lieu à rapprochement inédit entre les deux Corées. Cet apaisement avait commencé au seuil de l'année 2018 lorsque dans ses vœux aux Coréens, Kim Jong-un en avait profité pour souhaiter plein succès aux Jeux Olympiques que la Corée du Sud devait abriter à partir du 9 Février et signalé l'entière disposition de Pyongyang de «tourner le dos au passé» pour améliorer ses relations avec son voisin du Sud et contribuer activement à la mise en place des mesures nécessaires à une réunification de la péninsule. C'est dans ce cadre que le 8 Mars, Chung Eui-yong, le conseiller national à la sécurité de la République de Corée (Sud) a rencontré le Président Donald Trump. A l'issue de cette rencontre l'émissaire sud-coréen a déclaré que Kim Jong-un qui s'engage à œuvrer à la «dénucléarisation» de la péninsule coréenne, admet que Séoul et Washington puissent continuer leurs «exercices militaires de routine» et souhaite «rencontrer le Président Trump le plus vite possible»; une invitation dûment acceptée par le Président américain qui se serait même engagé à rencontrer son homologue nord-coréen «d'ici à la fin de mai». C'est donc avec une grande surprise et un profond soulagement que les sud-coréens ont appris, ce vendredi, qu'une rencontre entre le dirigeant nord-coréen et son homologue américain, initiée par leur président, aura lieu courant mai. Le président Sud-coréen Moon Jae-in qui reconnait, toutefois, que «le long chemin vers une Corée dénucléarisée ne fait que commencer» considère qu'il s'agit là d'une «victoire de la diplomatie» et que «le vendredi 9 Mars est un jour à marquer d'une pierre blanche » dans la mesure où il va permettre à la paix de s'installer dans la péninsule coréenne après sept décennies de confrontation quand bien même la date et le lieu de l'entrevue entre les deux chefs d'Etat restent encore à déterminer si l'on en croit Sarah Sanders, la porte-parole de la Maison Blanche.