Deux responsables politiques ont déclarés clairement que leur formation partisane sera celle qui remportera les échéances électorales de 2021. Tous les deux sont dans la même équipe gouvernementale actuelle. Dans ces jours où le froid intense et les précipitations causent des souffrances auprès des populations, notamment celles des zones montagneuses, le Chef du Gouvernement et son outsider déclaré, le Ministre de l'Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, ne pensent qu'à cela. Une émulation dont la compréhension est difficile. Ne faudrait-il pas développer une synergie pour affronter les difficultés qui apparaissent par ici ou par là-bas. Une mise en commun des compétences ne s'impose-t-elle pas à tous pour surmonter les obstacles qui se dressent devant la réalisation du programme gouvernemental et ses ajustements nécessaires pour être au service de notre peuple. Rien ne sera donc fait dans l'intérêt général pour ces chefs de partis. Tout sera assujetti à cette volonté d'être le premier de cette «éligerocratie» qui ne cesse de bouffer l'air des démocrates de ce pays. «Le choix démocratique» souffrira de cette guerre larvée entre le chef d'une majorité gouvernementale qui ne veut pas se reconnaître comme telle et le prétendant à sa succession, depuis octobre 2016, qui attend la possibilité d'une confirmation par les urnes. Que l'un s'inscrive dans la continuité et que l'autre promeut la rupture, les deux hommes politiques sont appelés à tout mettre en œuvre pour « faire face aux ennemis de l'unité nationale et territoriale et clore définitivement le conflit artificiel autour des provinces du Sud ». La mission de M. Horst Kohler pour trouver une solution consensuelle et définitive à cette question semble subir elle aussi les conséquences de l'aléa climatique hivernal alors que l'Union Européenne bégaie, pour le moins, sur l'accord agricole avec le royaume. L'endettement du pays ne mérite-t-il pas une attention particulière de la part de ces personnalités pour que le record ne soit pas encore battu dans ce domaine. Le renforcement de la régionalisation avancée s'effectue beaucoup plus dans les séminaires, colloques et conférences dédiées que dans la réalité marquée par les inégalités spatiales régionales. Dans l'attente, rien n'empêche la Primature et l'Agriculture, avec d'autres, d'agir pour que la solidarité nationale puisse s'exprimer par un investissement particulier intéressant la dynamique sociale dans certaines provinces dont la population se sente marginalisée. Ne peuvent-ils pas conforter la consolidation de la cohésion sociale au sein de notre société au lieu de se lancer dès à présent dans des joutes électoralistes ? Elle permettra le raffermissement des valeurs qui président à sa transformation. Une société intégrée, moderne et ouverte où le savoir, la tolérance et la liberté renforcent la résolution et l'enthousiasme au lieu de l'ignorance et de la coercition qui développent le doute, le rejet et l'exclusion. Va-t-on rester enfermer dans ce narcissisme politique qui affaiblît la participation populaire à la mobilisation enthousiaste dans la consolidation du processus démocratique par l'engagement partisan responsable. Les agendas électoraux vont-ils transcender les agendas établis par les autorités pour que l'enseignement se relève de sa crise, que les besoins sanitaires de la population soient satisfaits, que le chômage recule ; et qu'enfin, que le classement du pays dans le développement humain s'améliore. En demeurant éloigné de toute autre alternative probable, il reste à l'équipe gouvernementale quatre années à se supporter, pour le bien et pour le pire, afin de répondre aux besoins les plus pressants de la population et aux aspirations légitimes de la société marocaine de se transformer par la modernité, dans le respect de l'environnement, la durabilité du développement et l'émergence économique. C'est à l'aune de la satisfaction des déclinaisons de ce triptyque «modernité, durabilité et émergence» que le gouvernement dans son ensemble sera jugé lors des prochaines échéances électorales.