Une taxe communale tombe comme une douche froide sur les professionnels du tourisme à Agadir, en ces jours de fête de fin d'année. Un couperet tranchant qui viendrait gâcher ces moments de liesse collective ! Justement, à l'instant même où les hôteliers s'apprêtent à finaliser leur pavoisement en lumière, ils prennent connaissance d'une missive en provenance de l'hôtel de ville, leur signifiant qu'ils devraient verser la somme de 250 dhs/tonne pour le ramassage, l'évacuation et la mise en décharge des ordures domestiques et assimilés. Cette énième redevance que leur triste père Noël vient leur tendre sous la cheminée a, ipso facto, suscité profonde exaspération dans les milieux de l'hôtellerie, suite à cet appel de paiement trimestriel supplémentaire sur déclaration des déchets ménagers à collecter et transporter au dépotoir public, conformément à l'article 26 de l'arrêté fiscal communal. Il ne fait donc pas de doute que cette nouvelle taxe viendra sanctionner encore davantage l'état fébrile de nombre de structures hôtelières de cette destination touristique en période de vaches maigres. La facture s'annonce déjà lourde de conséquences si l'on sait qu'en moyenne, pour un établissement hyper rationnel en termes de consommation, le montant à régler frôlerait les 250 000 dhs/an. Ce qui est énorme par rapport aux rentes, de plus en plus en baisse, à cause de la crise. D'autant plus que les opérateurs du tourisme sont appelés à s'acquitter d'une constellation de taxes, notamment la taxe professionnelle, la taxe des services communaux, la taxe de promotion touristique, la taxe d'enseigne et de licence, la taxe urbaine, la taxe sur les débits de boisson… Cette taxation dont la décision a été prise, il y a deux ans, lors d'une session communale ordinaire, en vertu de la loi 28-00, inhérente à la gestion des déchets ménagers, mettrait encore une fois le secteur dans une situation critique au moment où les voix de rénovation s'élèvent en vue de donner au domaine tout l'éclat perdu qui lui revient, en matière de rehaussement du cadre d'accueil et des conditions de prestation. Il semble bien que cette nouvelle pénalisation taxale tendrait à décourager tout effort de réhabilitation interne, face à cette panoplie de taxes communales, aggravée par cette dernière qui enfoncerait encore plus le clou de la déception. D'aucuns diraient également que les services publics de la commune destinés au secteur du tourisme demeurent constamment en deçà des aspirations des hôteliers, au niveau de l'éclairage, du revêtement, de la façade, de l'espace vert, de la propreté, de l'animation de la ville…Sachant que les attributions de la municipalité dans ce sens sont claires et que plusieurs hôtels se lancent dans des tâches de collectes de déchets, d'embellissement du hors site, de mise en place d'accès, de dallage et autres. On dira également du côté des professionnels du tourisme que la ville devrait constituer le souci majeur des locataires de la mairie et non un frein à l'épanouissement et l'essor du secteur, à travers une série de taxes étouffantes. Certes, la commune soutient ses activités, par le biais des subventions allouées au CRT et autres services publics de la ville en général, cependant, une destination dont le tourisme représente le pilier de son développement nécessite davantage d'appuis multiformes et non des taxes pénalisantes!