A l'instar de Standard & Poor's, l'agence de notation Fitch Ratings confirme la notation du groupe OCP à BBB-. Cette notation est accompagnée de perspectives négatives. Cependant, elle peut être revue à la hausse à condition que le «phosphatier» rembourse son crédit TVA. «Le crédit de TVA dû par l'Etat exerce une pression financière accrue sur le niveau d'endettement du Groupe, dans une période de prix bas et d'investissement dans le plan de croissance de l'OCP», souligne l'agence dans son rapport. En effet, à fin Juin 2017, le crédit de TVA du Groupe s'élève à plus de 18 milliards de DH. Fitch intègre, par ailleurs, l'hypothèse d'un support de l'Etat, qui, selon l'agence, soutiendrait indéniablement le groupe si sa situation financière venait à se détériorer, pour lui permettre notamment de poursuivre son programme d'investissement. Dans ce cadre, la notation intrinsèque du Groupe OCP a été techniquement revue à la baisse d'un cran par l'agence, mais la note globale a été maintenue à BBB-. L'agence confirme son appréciation favorable quant à la structure de coût compétitive du Groupe, ses réserves de roche exceptionnelles, ses positions de marché dominantes ainsi que l'avancement de son programme d'investissement qui va soutenir la profitabilité du Groupe dans les années à venir. Pour rappel, l'OCP bénéficie d'un accès à plus de 75% des réserves mondiales de roche de phosphate, assurant ainsi plusieurs siècles de production. De même, les coûts de production et de transport de la roche aux différents ports où se situent presque toutes les usines d'engrais d'OCP sont très bas. Ces facteurs permettent ainsi de générer une marge d'EBITDA favorable se situant entre 25% à 50% à travers le cycle. En perspectives, l'OCP prévoit que sa capacité de production annuelle de roche passe de 34 millions de tonnes en 2015, à 46,7 millions de tonnes en 2020, puis à 57,4 millions de tonnes en 2025. De même, la capacité de production d'acide phosphorique du Groupe passera de 5,7 millions de tonnes P2O5 en 2015 à 7,8 millions de tonnes P2O5 en 2020 puis à 10,6 millions de tonnes P2O5 en 2025. Enfin, la capacité de production d'engrais du Groupe passera de 8,5 millions de tonnes en 2015 à 14 millions de tonnes en 2020 puis à 21,3 millions de tonnes en 2025. En termes de situation financière, le spécialiste marocain des phosphates affiche une bonne dynamique des ventes. Toutefois, cette dynamique est freinée par un recul des marges en lien avec les prix à l'international. Ainsi, l'OCP a affiché, au premier semestre de l'année en cours, un chiffre d'affaires de 23,15 milliards de DH, en hausse de 7% par rapport à la même période de l'année précédente. Une performance qui est due à la progression des revenus de la roche de 28% et une augmentation de ceux des engrais de 17%. Toutefois, la marge brute n'a augmenté que de 5% à 15,124 milliards de DH. En effet, le prix de la roche de phosphate a reculé de 19% entre juin 2016 et juin 2017 quand le cours des engrais s'est quasiment stabilisé. Aussi, sur la même période, le dollar a cédé 1,3% face au dirham, ce qui a occasionné une perte de 137 millions de DH au niveau opérationnel. In fine, le résultat net part du groupe (RNPG) a atteint, au premier semestre 2017, un niveau de 2,3 milliards de DH, en recul de 35,9% sur la même période de référence.