En ces moments d'été qui coïncident avec des souffles de canicule dans nombre de régions du pays, les villes côtières constituent, sans nul doute, les destinations de prédilection des concitoyens. De par son climat doux, avec un soleil clément et un balnéaire relaxant, Agadir semble drainer le plus de visiteurs de tous bords. Après un juillet plutôt réticent, la période aoûtienne qui vient d'être entamée se surpeuple progressivement dans tous les sens, en particulier le long du littoral avoisinant où s'érigent de somptueuses plages, fort connues des habitués. Cette année encore, la corniche d'Agadir est prise d'assaut, toute la journée, plus spécialement, du début des saveurs crépusculaires aux brises du petit matin, après une journée de baignade marine et de bain solaire. Les interminables va-et-vient des randonneurs nocturnes impriment une ambiance conviviale sur toute la longueur de la promenade de plus de cinq kilomètres, allant des hôtels pieds dans l'eau jusqu'à la fameuse Marina, au pied de la citadelle de la Kasbah. Cependant, d'aucuns auraient, sans doute, constaté, non sans amertume, «l'invasion» massive des marchands ambulants de toutes sortes qui transforment ces lieux guillerets en un réel calvaire. Tout d'abord, le domaine public est pratiquement squatté par une multitude de vendeurs qui s'emparent de toutes les surfaces de cette allée piétonne. Cet attroupement dense produit, en conséquence, non seulement une pollution accrue, mais également un brouhaha strident au point qu'on se croirait vraiment dans un moussem monté dans un patelin campagnard. Ces randonnées en famille, desquelles les estivants cherchent détente et repos, deviennent alors source de malaise. Jamais la corniche d'Agadir n'a connu auparavant de tels désagréments causés, sans répit, par ce chahut insupportable. Certes, on avait l'habitude de voir, par-ci, par-là, de petits commerces statiques, tel que les pop-corn ou encore les cacahuètes, les confiseries et les objets électriques pour enfants. Mais, à aucun moment, on avait osé quadriller quasi totalement l'esplanade et harceler les passants, comme on en fait habituellement dans les ruelles des souks populaires. C'est révoltant et inadmissible d'en arriver là, sans aucune réaction des services concernés ! On comprendra bien la misère de ces vendeurs qui profitent de ces instants de grande affluence pour quelques sous, en dépit des torts qu'ils commettent par ces actes illicites et attentatoires à la paix des gens. Mais, on ne tolérera pas non plus le laxisme des responsables à cet égard.