Le droit constitutionnel de manifester pacifiquement doit être respecté tout en évitant de recourir à la violence sous toutes ses formes, a affirmé le député Karimi Jamal Benchekroun, membre du Groupement Parlementaire du Progrès et du Socialisme (GPPS), rappelant que le pays a plutôt besoin d'apaisement et non d'escalade, pour pouvoir poursuivre la construction de son édifice démocratique et des droits de l'Homme. Dans une question orale adressée mardi au ministre de l'intérieur à la Chambre des représentants, le député a rappelé que des manifestations pacifiques ont été violemment dispersées, en dépit du fait que le Maroc a réalisé d'importants progrès en matière de respect des droits de l'Homme. Il a fait savoir dans le même ordre d'idées que les images des violences perpétrées contre les manifestants impactent négativement la situation des droits de l'Homme dans le pays, appelant à recourir plutôt au dialogue et à la communication pour chercher à satisfaire les revendications légitimes des populations dans le cadre d'une approche de développement global pour le bien du pays et de la patrie. Selon le député, toutes les formes de protestation constituent l'expression d'une revendication populaire, légitime et juste, que le gouvernement se doit de satisfaire à travers la mise en œuvre de programmes et projets de développement réalistes, tenant compte des attentes du peuple marocain qui aspire à davantage de justice sociale et d'acquis économiques, sociaux et culturels. Dans sa réponse, le ministre de l'intérieur, Abdelwafi Laftit a indiqué que la promotion des droits de l'Homme au Maroc est une option politique irréversible, tel que prévu dans la Constitution de 2011. C'est pourquoi le droit de manifester pacifiquement a connu des progrès indéniables dans le pays, a-t-il dit, rappelant que les pouvoirs publics ont le devoir d'assurer un climat sain, propice à l'exercice de ce droit de manifester sur la voie publique et de préserver en même temps l'autorité de la Loi dans le cas de sa violation de la part des organisateurs dont certains appellent à des manifestations sans respect des procédures en vigueur. Par ailleurs, il a rappelé que la dispersion du sit-in de protestation du 8 juillet courant devant le parlement a été motivée par le fait qu'il a été organisé sans respect de la Loi, aussi bien au niveau de la procédure administrative en vigueur qu'au niveau de l'instance ayant appelé à cette manifestation, laquelle ne dispose pas de la qualité juridique qui l'habilite à encadrer des manifestants. Selon lui, l'intervention des forces publiques sous la supervision des autorités locales s'est déroulée dans le respect des dispositions prévues par la Loi. Selon le ministre de l'Intérieur, le Maroc se doit de concilier – dans une équation difficile – les «exigences du maintien de l'ordre et de la sécurité publics» et «l'exercice des libertés publiques», qui constituent des piliers fondamentaux de la démocratie partout dans le monde. Il est nécessaire pour tout pays de chercher à réaliser l'équilibre souhaité entre les droits et les devoirs des citoyens, a indiqué Laftit, d'après lequel il est impossible d'améliorer les conditions de la vie commune sans consécration d'une culture citoyenne de respect de la Loi et des limites de la liberté de chacun. Le ministre de l'Intérieur a par ailleurs fait savoir que le droit de manifester continue d'être exercé partout dans le pays qui a connu pas moins de 14 400 manifestations sur la voie publique en 2016 et quelque 9581 manifestations au cours du premier semestre de l'année 2017, soit en moyenne, 50 manifestations par jour.