La situation dans la province au cœur de sa réunion Face à la situation dans la province d'Al-Hoceima, la majorité gouvernementale reste mobilisée. Dans ce sens, les six partis de la majorité, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Rassemblement national des indépendants (RNI), le Mouvement populaire (MP), l'Union constitutionnelle (UC), l'Union socialiste des forces populaires (USFP) et le Parti du progrès et du socialisme (PPS) ont tenu une réunion mardi dernier pour faire le point sur la situation dans la province. Au début des travaux de la réunion, il a été notamment question de l'appel lancé à une marche ce 20 juillet. La majorité a ainsi insisté sur la nécessité de parvenir à une climat d'apaisement, primordial pour l'élaboration des différents projets de réforme et de développement ainsi que l'accélération de leur mise en œuvre afin d'apporter une réponse aux revendications légitimes de la population. «La majorité appelle tout le monde à tenir compte et à adhérer à cette orientation de sorte à renforcer l'Etat de droit et d'éviter toute escalade qui peut avoir des répercussions sur la population d'Al-Hoceima et l'économie locale», lit-on dans un communiqué signé par les partis de la majorité et publié à l'issue de leur réunion sous la présidence du chef de gouvernement, Saâd Eddine El Othmani. «Sur la base de ces considérations, les partis de la majorité appellent les citoyennes et citoyens de la ville à interagir positivement avec la décision interdisant la manifestation du 20 juillet afin de préserver le calme et les besoins de l'ordre public», ajoute la même source. Par ailleurs, les participants à la réunion ont salué l'initiative gouvernementale visant à effectuer des visites de travail sur le terrain dans les différentes régions du Royaume dans un but d'avoir un contact direct avec les différents acteurs locaux et régionaux, pour garantir le climat de mobilisation requis permettant au gouvernement d'engager des projets de développement aux niveaux régional et local. Pour rappel, les autorités locales avaient décidé de ne pas autoriser l'organisation d'une manifestation le 20 juillet dans la ville d'Al-Hoceima. Dans un communiqué, la préfecture de la province d'Al-Hoceima avait expliqué que la non autorisation de la manifestation du 20 juillet à Al-Hoceima se base sur les prérogatives juridiques de l'autorité administrative locale claires à ce sujet, ajoutant que cette autorité a pris toutes les mesures de nature à assurer la mise en œuvre de cette décision de non autorisation de la manifestation et que le parquet a été informé de toutes les circonstances et aspects de la question. «Il a été constaté qu'un groupe d'acteurs a lancé plusieurs appels via les réseaux sociaux à l'ensemble des citoyens pour prendre part à une manifestation de protestation le 20 juillet 2017 à Al-Hoceima», avaient souligné les autorités locales, précisant que ces appels n'ont pas respecté les procédures légales en vigueur et que l'autorité administrative locale n'a reçu aucune déclaration à ce sujet comme stipulé par les dispositions du dahir 1.58.377 du 15 novembre 1958 relatif aux rassemblements publics tel que modifié et complété, notamment dans son article 12. Laftit : Le Maroc connaît l'organisation en moyenne de 39 manifestations/jour Le ministre de l'intérieur, Abdelouafi Laftit, qui intervenait dans le cadre de la séance des questions orales à la Chambre des représentants, a abordé avec les députés l'intervention des autorités publiques pour disperser le sit-in de protestation du 8 juillet 2017 devant le Parlement. M. Laftit a, dans ce sens, rappelé que l'organisation de ce sit-in n'a pas respecté la loi. L'intervention des forces publiques, sous la supervision des autorités locales, a-t-il noté, a eu lieu de manière civilisée et dans le respect total des dispositions juridiques contrairement à l'image qui a été véhiculée par certains et qui ne reflète pas souvent la réalité de la situation portant en elle une sorte d'injustice à l'égard des éléments des forces publiques. Dans le même cadre, le ministre de l'intérieur a indiqué que l'évaluation de la situation des droits de l'Homme dans un pays doit se faire en respectant la légitimité juridique mais également en adoptant une approche qui permet d'apprécier le comportement des autorités publiques dans sa globalité. C'est ainsi qu'on verra que le Maroc ne connaît pas de régression dans le domaine des droits de l'Homme et des libertés, puisqu'au titre de la seule année 2016, environ 14.400 manifestations ont été organisées en toute liberté sur la voie publique, soit une moyenne de 39 manifestations par jour. Durant le premier semestre de l'année en cours, les autorités ont interagi positivement avec l'organisation de 9.581 manifestations, soit 50 manifestations par jour, a-t-il tenu à rappeler.