Pour l'industrie nationale, la semaine écoulée fut riche en événements. Une de ces actualités marquantes fut l'annonce de l'acquisition par CMCP – International Paper de la caisserie Europac de Tanger, pour un montant de 40 millions d'euros. Par cette transaction, le leader des emballages en carton ondulé, carton plat et papier au Maroc, espère réaliser d'importantes synergies dans son système de caisseries, découlant de l'intégration papier entre l'usine de Madrid, Espagne, acquise récemment et son usine de «papier recyclé pour ondulé» située à Kenitra. Ce qui ne manque pas d'attirer l'attention, c'est bien la florescence croissante de ce secteur, qui indique immanquablement la prospérité de l'économie nationale. Une équation facile à comprendre, puisque «quand l'Agriculture se porte bien, l'activité agroalimentaire se porte de même, ce qui conduit à une hausse de la consommation des emballages en papier carton», comme expliqué par Bertrand Laplaud, Directeur Général Maroc et Afrique de l'Ouest-Région EMEA d'International Paper, lors d'un point de presse tenu vendredi dernier à Casablanca. Fruits, légumes, thé, sucre, viande, biscuits, eau, sodas... tout cela nécessite bien évidemment d'être emballé. Egalement, le carton ondulé est très demandé dans la fabrication des pièces pour l'industrie automobile et autres qui consomment ce produit en masse. Ainsi, une hausse de la demande autour du papier carton indique une activité agriculturale et industrielle en bonne forme. La revue à la hausse de la croissance nationale, annoncée par le Haut-Commissariat au Plan, est bien le signe que le secteur du papier carton fait face à des jours heureux. Le Maroc, avec son climat d'investissement attrayant et son économie en pleine croissance, est une région stratégique prioritaire pour les entreprises qui touchent de près ou de loin à cette activité qu'est l'emballage. De même, le recyclage du papier ondulé est vital dans les efforts nationaux de protection de l'environnement. En effet, le carton ondulé est issu à hauteur de 90% des déchets du papier recyclé. En guise de bonus, des milliers d'emplois pour la catégorie des chineurs. Dans l'esprit de cette récente opération, International Paper n'a pas manqué de saluer la coopération des autorités marocaines qui «ont accordé à International Paper toutes les autorisations nécessaires, y compris les autorisations anti-concurrence» pour cette transaction. De là, on peut déceler la confiance placée par la société dans la croissance du marché national à travers ses investissements massifs. L'investissement moyen du groupe sur les 10 dernières années s'élève en moyenne à quelques 60 millions de Dirhams par an, montant déployé pour la mise à niveau des outils de production, systèmes de sécurité, et autres infrastructures importantes des usines. Ses principaux concurrents, acteurs tout aussi puissants sur le marché, verront leur croissance tirée vers le haut par la bonne année agricole et le décollage de l'industrie automobile, entre autres. GPC, par exemple, a annoncé en mai pouvoir tabler sur une croissance de 3% à 5% en 2017, et renforcera sa production destinée à l'industrie automobile. Décidément, le papier carton est un indicateur idoine pour mensurer la prospérité de l'économie nationale, et en ce moment, il clignote au vert.